• carnets de création,  Fragements de vie

    Semaine 01 février 2022

    Pour la mémoire, cher journal, cette semaine fut placée sous la création de ce carnet façon junk-journal. Je dis façon car il n’y a aucune récupération, que de la création de visuels pour les pages papillons et les pages avec le contour fleuri.  J’ai également retravaillé les couleurs d’un livre pour enfants et j’ai imprimé sur calque pour jouer avec la légèreté et la transparence. Les tissus de la couverture sont travaillés façon patchwork et surpiqués avec la double aiguille.

    Ai-je pris du plaisir à le réaliser?

    A vrai dire j’ai été consciencieuse car il s’agissait d’une commande. J’ai beaucoup aimé la partie recherche et assemblage des tissus. J’ai beaucoup aimé la création sur logiciel de retouche photo de la page fleurie et des papillons.  J’ai adoré voir le rendu de l’impression sur calque. Mais j’avoue que la confection de la couverture cartonnée et l’assemblage des cahiers avec celle-ci a été beaucoup moins “marrante”, avec un gros stress (savoir si ça allait marcher d’un point de vue technique de reliure). J’étais encore sur de l’invention ou j’ai fait, j’avoue, 3 prototypes avant d’être sûre que les matériaux (stabilisateurs pour le patchwork) allaient être harmonieux avec la couverture traditionnelle cartonnée et la reliure apparente…

    Ouf, c’est fait et ça à beaucoup plus!

     

  • Fragements de vie

    La semaine de l’investigation

    Investigation N°1

    La semaine dernière, j’ai pu constater que les carnets étaient un prétexte à quelque chose. Mais  quoi ? Telle a été la question qui a envahi ma tête.
    J’ai pu  identifier le fait qu’il y a certaines choses que je cache ou que je rejette (comme mon passé dans le spectacle, dans le cirque, tout comme ma couleur de peau qui, pour moi, est un handicap). Et pourtant cela fait partie de ma personnalité créative, de ma nature rêveuse et lente.

    Tu sais cher journal, j’ai le sentiment qu’il va falloir arrêter de se cacher, qu’il va falloir oser être ce que je suis.  Là où j’aurais été angoissée et où je me serais sentie en danger, c’est autre chose qui s’ouvre à moi.

    Il y a comme une petite voix à l’intérieur qui dit « allez vas-y c’est là, c’est maintenant ! Sors tous les bouts de tissu, tous les bouts de laine, tous les bouts de je sais pas quoi qui sont dans ton atelier et puis vois ce que tu as envie de créer avec. Si ce n’est pas un carnet, c’est pas grave. »

    Investigation 2 :

    Il y a obligatoirement quelque chose d’autre, obligatoirement.

    Cher journal, aujourd’hui je me réveille et je pense à ce que je suis, à mon passé, à ce que je suis devenue, à ce que j’ai traversé dans la vie. Je pense aussi à ce que j’aimerais faire demain, après-demain, ou dans 10 ans. Je me dis que c’est impossible, que je ne peux pas faire autre chose de ma vie que de l’art ? Que rester toute ma vie vendeuse au magasin nouvelle couture ce n’est pas possible ! C’est pas une vie, pas celle que j’imagine en tout cas. Je rêve de léguer quelque chose à mes enfants et je rêve de pouvoir travailler avec des gens dans l’économie sociale et solidaire. Je rêve de continuer à travailler dans le beau parce que faire de ses mains des choses ou créer des objets, inspirées de la nature, de la vie qui nous entoure, c’est être en contact avec l’art, c’est travailler avec le “Beau”. Bref, c’ est un mode de vie que je veux assumer. C’est alors que la question (existentielle ) arrive : “pour faire quoi ?” “Marielle ne tourne pas autour du pot, on dirait un chien qui court après sa queue!” ça, ça m’a toujours fait beaucoup rire, ils deviennent comme fous à tourner en rond…

    Investigation n°3

    Tu sais cher journal à ce moment-là connaissant mon indécision légendaire, unie avec ma lenteur, je me suis dit que la réponse n’était pas prête à venir. Puis je me suis souvenue de ce que m’avait posé comme questions mon formateur :

    -si les carnets sont un prétexte, qu’est-ce que tu aimes là-dedans ? Les matières.

    -C’est quoi les matières ? Le tissu, la laine, non les fibres textiles et papiers, le fil, la trame…

    -Pourquoi ? Je ne sais pas, sûrement à cause de ma maman, de mon parcours de danseuse, puis de circassienne….

    Et bizarrement 3 mots me sont venus : métissage, spectaculaire, intime.

    Je me suis alors souvenue les différents types d’artisans qu’il avait présenté :

    -l’artisan et le savoir-faire,

    -l’artisan créateur,

    et enfin

    -l’artisan qui maîtrise plusieurs savoirs-faire,

    et le mot chambre m’est venu. Pourquoi ? Je ne sais pas…

    Dans ma maison, il y a une pièce vide inoccupée, peut-être que la réponse y est…

    À la semaine prochaine cher journal je file pousser cette porte pour voir si il n’y aurait pas….

  • Fragements de vie

    Ma vérité n’est pas la vérité

    Mon Cher journal, lundi 17 Janvier 2022

    lundi 18h30 je suis rentrée à la maison. Mes deux jours de formation « s’inspirer du marché du luxe » sont terminées.
    Je fais le bilan de cette journée et s’il y a une chose que je retiens à chaud c’est que : MA vérité n’est pas LA vérité. Ça veut dire quoi?

    .Du point de vu des neurosciences.

    Nos idées, nos pensées naissent à travers des facteurs que nous ne maîtrisons pas tels que notre ADN, notre éducation et notre personnalité. Nos idées sont influencées par notre vécu de notre naissance à aujourd’hui. Je n’invente pas cette théorie, ce sont les neurosciences qui l’ont découvert et mon formateur en a fait un chapitre entier dans sa formation. Ce qui est fort intéressant car si notre histoire est un peu « pourrie » si on ne prend pas conscience et ne lutte pas contre nos fausses croyances, l’évolution vers nos désirs est peu réalisable. Il explique que là où l’on peut agir, c’est sur ce que l’on fait de ces idées :

    Est-ce-qu’on les croit ou est-ce-qu’on les remet en question ? pourquoi je pense cela, qu’est-ce-qui me fait penser à cela ???

    Tu sais quoi, cher journal, c’est plutôt malin d’incorporer des notions de neuroscience dans une formation telle que celle-ci, car on comprend vite le sabordage ou le sur place d’une activité entrepreneuriale.

    .C’est quoi un créatif.

    La première journée de formation on a décortiqué qui est le créatif, toujours d’un point de vue objectif de la neuroscience, et là les mots sont posés :

    Pour ma part, que je le veuille ou non, mon cerveau à une certaine manière de fonctionner, avec une forte proportion à l’imaginaire et à la lenteur dans mes choix. Je n’ai pas la faculté d’être rationnelle au premier abord. Je comprends certaines phrases qui m’ont été rabâchées « Marielle arrête de rêver », « ah la petite dernière on ne sait pas trop ce qu’on va en faire » « l’art, ne fait pas vivre »  « choisi un vrai métier » « Il faut aller plus vite » « Mais d’où ça lui vient »… Je comprends pourquoi aujourd’hui le mot artiste est si péjoratif pour moi. Depuis toute petite je lutte férocement pour ne pas avoir cette étiquette.

    .Mes fausses croyances.

    Quant à la deuxième journée de formation, c’est là encore une sacrée révélation qu’il faut que je digère. La vie commencerait bien avant la naissance. Étant une enfant abandonnée et l’ayant occulté (c’est pas si grave, finalement ma vie commence quand j’ai été adopté, je suis noire dans une famille blanche, ba, c’est juste une couleur de peau, je suis gênée en présence d’un noir, c’est bizarre, je pleure quand je vois les ségrégations raciales, bizarre aussi, d’où ça vient ? La première chose que j’ai su faire en peinture ce sont les visages à peaux noires….Bref et j’en passe)

    Alors si Ma vérité n’est pas La vérité, dire que :

    1. Mes carnets sont moches et c’est pour cela que je ne vends rien, c’est faux ?
    2. Mes carnets sont trop chers, il faut baisser le prix, c’est faux.
    3. Mes carnets ne font pas le poids face à des carnets de grandes surfaces, pas comparable !
    4. Je n’ai pas de talent pour créer de jolis carnets, faux !….
    5. L’injonction de dire : Je ne pourrais jamais vivre de mon activité est fausse aussi ???

    Au bout de ces 2 journées de formation on peut dire que tout c’est écroulé :

    • Ce que je croyais être.
    • Ce que je croyais faire.
    • Ce que je croyais devoir faire.

    .L’heure de l’introspection.

    Quand je réfléchis au plus profond de moi-même je me rends compte que cette activité de reliure, je l’a fait par dépit. Pourtant, aujourd’hui je n’ai rien d’autre et par manque de courage je n’ai pas essayé de regarder plus loin. Je me suis convaincue que je finirai bien par adhérer au moule, avec le temps ! . À l’époque, je l’ai choisi car je n’arrivais pas à trouver de poste d’art-thérapeute et que j’étais spécialisée dans le remplissage de journal intime, dans la ré-écriture de sa vie. Je me suis naturellement tournée vers l’objet, carnet, album, livre, et je me suis formée. Faire de mes mains m’a permis de dériver ma frustration, m’enregistrer à la chambre des métiers me permettait de garder un pied dans le créatif et j’ai découvert l’univers de l’entrepreneuriat, un milieu passionnant.

    Au fil de ces 5 ans, Je fais le bilan que je ne suis toujours pas rentrée dans le moule, dès que je me mets à l’ouvrage, je stresse, le plaisir n’y est plus. Je bloque sur l’exigence de la technique, du temps que je mets qui est beaucoup trop long avant d’aboutir à quelque chose qui me satisfasse, et si j’arrive au bout, le moment de fixer le prix est une souffrance.

    .Alors.

    Cette formation cher journal c’était pour voir, découvrir un milieu que je ne connaissais pas : le milieu du luxe. Je cherchai aussi des réponses face aux objections que j’ai toujours rencontrées vis-à-vis de mes carnets.

    Et maintenant ????

    j’ai pu identifier que les carnets étaient un prétexte à quelque chose. Mais c’est quoi, ce quelque chose ?

  • Fragements de vie

    S’inspirer du luxe

    Début de semaine sur les chapeaux de roue par une formation à la chambre des métiers « s’inspirer du marché du luxe ».

    J’en suis sortie la tête pleine, avec plein de compréhension sur un nouveau marché qui m’était encore jusque-là inconnu. De cette dernière, je retiens que pour travailler dans le luxe, il y a des codes, que c’est une posture, un mental à avoir lorsque soi-même on ne fait pas partie de ce milieu. J’ai compris aussi que tout secteur à son marché du luxe. Le marché du luxe est extrêmement créatif puisque la clientèle recherche l’unicité d’un objet et d’un service.

    On a beaucoup parlé de personna (cette notion qui consiste à savoir qui est ton client idéal ! Une notion marketing avec laquelle je ne suis vraiment pas à l’aise)

    Il n’empêche, mon cher journal, j’ai compris pourquoi certaines objections de mes carnets telles que, c’est trop cher, c’est trop beau pour écrire dedans. Elles proviennent du fait que je n’étais pas à la bonne place. Quant à mon désespoir de ne pas avancer, que mes carnets ne se vendent pas, ni en boutique de créateurs, ni sur internet, j’en ai l’explication.

    1. Mes carnets ne peuvent pas se vendre s’ils sont proposés dans un lieu qui n’est pas adapté ni par l’univers, ni par les personnes qui fréquentent ce lieu (ah ah sacrée personna, il est peut-être plus important que je ne le pensais!!!).
    2. Mes carnets ne peuvent pas se vendre sur internet car ils sont sensoriels et internet va annuler toutes les sensations qu’on peut éprouver, en regardant les détails, en les touchant, voire écouter le bruit du crayon sur le papier….
    3. Quant à la 3e raison, ils ne se vendront pas si je ne les défends pas en étant moi-même présente, si je n’ai pas la confiance en leur potentiel (ce qui revient à parler de mon potentiel)

    Mardi retour en magasin Nouvelle Couture, pas beaucoup de monde et un sentiment persiste, comme une ombre. Cette envie de rester à mi-temps est une excuse et en quelque sorte une planque pour ne pas développer mon plein potentiel créatif… « Le caillou est lancé dans la mare » N’ai-je pas une ambition plus grande ??? Ce lieu ??? cet atelier d’art partagé ??? Cet atelier, exposition, boutique ??? Mais une question tourne quand même en boucle : « veux-tu continuer à confectionner des carnets ?

    En attends d’avoir des réponses, je continue à broder, à chercher, j’ai hâte de découvrir la deuxième journée de la formation et comme je n’avais pas encore commencé de cahier pour janvier, j’en ai réalisé deux. Cette fois ci j’ai sorti ma machine de découpe pour matérialiser le mot qui m’était en tête : BLA BLA!

    recherche de forme pour broche.
    Sur mon bureau il y a...
    recherche de motif pour broche
  • Fragements de vie

    En ce début d’année 2022

    sur mon bureau, il y a de la broderie en cours.

    Top départ 2022 : Poser des mots pour redevenir

    Ça m’a fait du bien de poser par écrit ce que j’avais vécu ces derniers mois. Après avoir pensé tout abandonner, lâcher également mon site où il est vrai je ne mettais pas grand-chose, une pensée m’est venue.
    Transformer, distribuer de nouvelles cartes, établir de nouvelles règles de jeu.
    Ce blog, il m’est important pour ma mémoire, et réaliser le chemin parcouru. Sauf que je suis (j’étais) prisonnière des diktats, « conseils » glanés à droite et à gauche, glanés en formation à la Chambre des métiers.
    -Pour une visibilité, il faut faire ça, puis ça et le SEO et les réseaux sociaux.

    -Ton entreprise devrait faire ça, communiquer comme ça, mettre en avant tes valeurs.

    -Il faut parler à ta clientèle, établir ton personna, te démarquer de ta concurrence et patati et patata…

    Beaucoup de « il faut », de recettes miracles, mais peu de concret qui pourrait coller à ma réalité, mes capacités, et mes priorités de vie…

    L’idée du journal de bord.

    D’où la transformation de ce site en journal de bord. Un journal c’est un guide, c’est un compagnon, un garde-fou et, comme je le disais plus haut, un merveilleux garde mémoire. Confectionner et remplir d’une manière artistique des carnets, c’est un peu l’histoire de toute ma vie, alors pourquoi pas un journal de bord virtuel ! Ce qui fait peur dans le virtuel, c’est le côté acceptabilité, tout le monde peut avoir accès à moi… Bien que… Prenons l’exemple d’une photo ou d’un dessin : il montre mais ne dit pas tout pour autant. On peut faire cela avec les mots aussi, d’où l’expression « lire entre les lignes »

    Alors comment j’imagine mon journal ?

    extrait de mon journal papier

    Fouillis comme mes carnets papiers… Je ne sais pas vraiment faire du super construit. Je fonctionne un peu comme un puzzle, j’ai plein d’idées qui arrivent de toutes parts, j’essaie plein de choses dont bon nombre partent à la poubelle ! Et petit à petit, ça s’affine pour « devenir ». Bien souvent je fais des choses dont j’ignore la finalité. J’avoue que c’est épuisant parfois, mais j’apprends à vivre avec.

    Je souhaiterais échanger au sujet des nouvelles techniques que j’aborde, autour de mes réussites, mais aussi mes échecs, et voir si elles peuvent se combiner ensemble. Au moment où j’écris je suis très couture et tissu. Le fait de travailler à Nouvelle Couture, d’être entourée de machines à coudre, surjeteuses, brodeuses, me donne plein d’envies et j’apprends aussi de nombreuses techniques de confection.

    D’autre part, j’essaie d’être régulière dans le dessin et d’explorer l’illustration, c’est pas facile et les résultats sont plus que bof pour le moment. C’est étrange cette sensation de passer à une pratique qu’on aime « en passant » à une envie ou une volonté d’y aller, de se dire « pousse, plus loin, expérimente chaque jour, le trait, la couleur, la composition, le propos… Comme le musicien qui fait ses gammes ». J’essaie d’appréhender cela comme quand j’apprenais le fil au cirque. Le plus dur c’est de montrer… Il me faut travailler sur le « lâcher prise », tordre le cou à ce côté perfectionniste oublier le regard de l’autre… J’aimerais aussi aborder le motif car, mine de rien, c’est aussi une facette de l’illustration. Et dans le motif j’adore l’idée de l’infini, tout comme j’adore la technique pour le réaliser, autant manuellement qu’effectué avec photoshop.

    Enfin Je continuerai aussi mon voyage autour de la broderie. J’aime ce fil qu’on tire, les possibilités là aussi d’illustration, ses couleurs et ses différentes matières et textures.

    essai de motif
    Recherche d'assemblage d'un élément tissé sur carnet.

    Des questions, des questions et des inconnues.

    La grande inconnue sera de trouver quels seront les supports ???

    -La couverture de carnets,

    -La réalisation de tissu,

    -la décoration murale.

    Ça me fait rebondir sur ma maison, elle aurait tellement besoin d’un bon coup de décoration… Elle pourrait peut-être devenir mon terrain de jeu ??? Quoi que, ma garde robe aurait aussi besoin d’être refaite entièrement…On verra en attendant pour ne pas trop me surcharger, je ferai des récap’ semaine. Et le post d’aujourd’hui sera donc le numéro pilote.

    Hasta luego Journal !

  • Fragements de vie

    La vie après

    Une période brumeuse

    Bientôt 2 mois que je ne suis pas retournée à l’usine. Je refais doucement surface. Je m’estime chanceuse d’avoir quitté cet univers si sombre, si glauque, si annihilant.

    La blessure de l’usine
    J’essaie de me convaincre que c’est une expérience comme une autre, mais je sens qu’elle marquera ma vie à jamais, telle une tâche indélébile. Plus qu’une expérience, c’est une blessure qui se transforme petit à petit. Aujourd’hui c’est une cicatrice encore bien fraîche, encore douloureuse, seul le temps pourra l’atténuer.

    J’ai voulu tout arrêter de mes rêves, de mes envies. J’ai vu ma vie se mettre en pause, s’arrêter, pourtant matin après matin je me suis levée à 3heures du matin pour commencer le taf à 4h.
    J’ai revêtu la tenue, j’ai encaissé les insultes morales, la pression d’une cadence inhumaine….”plus vite, bons à rien”. À rien ? Non, bon à nous enrichir, nous les patrons, bon à nous décharger, nous les petits chefs de ligne….

    J’ai fait 9 mois dans une usine agro-alimentaire comme intérimaire.
    J’ai fait 9 mois dans des conditions humiliantes et impersonnelles. Un jour j’ai jeté 600kg de bouffe à cause d’une erreur de calcul de petit chef de ligne, j’ai ressenti une déchirure, moi qui bossais pour nourrir ma famille…

    Un autre jour je me suis amusée à compter : j’ai plié  1400 croissants dans l’heure… Sur la ligne on était 5. Prenons une moyenne de 1200 croissants pliés chacun, à nous 5 ça fait un total de 6000 croissants par heure. On travaillait tous 8h par jour avec seulement une pause d’une demi-heure. Le nombre produit par jour donne le vertige et la nausée…

    Une expérience inhumaine
    J’ai travaillé 9 mois en usine alimentaire entourée de zombies. Et j’en fais encore des cauchemars. Je vois la bouffe en quantité m’ensevelir, j’entends le bruit des machines, le brousaha. Je vois des personnes, des ombres blanches aux yeux rougis, des fantômes sans bouches qui me pressent le cœur. L’odeur d’une nourriture aseptisée me prend le nez…

    Une expérience, voilà ce que je veux retenir, due à cette crise sanitaire qui ne touche pas tout le monde de la même manière. J’ai vu des gens s’enrichir pendant que moi j’ai crevé la dalle, pendant que moi je devais abandonner ce rêve de vivre simplement d’une activité porteuse de sens… Le carnet c’était une manière de vivre autrement, d’être dans une confection slow, en respect du vivant, en respect de ce qu’on peut inscrire dedans.

    Tous vient de s’écrouler à cause de cette maladie “qu’on en meurt” mais ça me fait bien rigoler tout ça, qu’on ne me dise pas que je dois protéger ma vie, qu’on ne me fasse pas croire que j’ai le devoir de protéger les autres ! Je ne suis pas bête, je sais lire des chiffres, je sais ressentir les énergies. C’est une maladie de riche, une maladie contre le vivant, une maladie qui a mis sur la paille beaucoup d’entre nous, une maladie qui nous emprisonne dans un système. Fin de la polémique !

    En regardant cette feuille, je me demandais si j’allais être aussi légère…

    La synchronisation

    Cette période a complètement changé ma vision du monde, ma façon de penser. L’art, la création, les carnets ne sont plus du tout au centre de ma vie. je suis plutôt dans une période de survie, de protection face à cet environnement hostile.

    C’est une période où j’essaie de rencontrer des gens comme moi. Des gens qui sont en recherche d’authenticité et de simplicité.

    J’ai eu la chance de répondre à une annonce. Une boutique cherchait une vendeuse et démonstratrice de machine à coudre. C’était vraiment un poste pour moi, car il y a eu tout un concours de circonstances. Je comprends maintenant ces paroles qui disent de ne pas désespérer… Je comprends cette notion de synchronisation du vivant.

    Ce travail est loin de mon univers, bien que j’aie vu la chance et l’opportunité de pouvoir être entourée de machines incroyables, mais aussi me rapprocher de l’univers du textile (matières que j’aime tant). Les gens que je côtoie sont passionnés de loisirs créatifs ou espèrent se lancer dans l’entrepreneuriat autour de la couture. Je ne garderai pas ce poste éternellement car je remplace quelqu’un, mais au moins j’ai pu m’extirper de l’usine.

    Aujourd’hui je peux dire que je ne retournerai plus à l’usine. Tous les jours je dis merci à la vie et lui demande de me mettre sur un chemin de confiance. Des jours meilleurs arriveront. J’en suis certaine.

  • couverture junk journal
    carnets de création

    Les pièges à éviter et conseils pour la technique du Junk-journal

    Éviter les pièges du junk journal et autres conseils

    Le Junk-journal, traduit littéralement par « journal poubelle » est une discipline artistique apparue aux États-Unis. Pour en lire davantage sur cette technique je vous renvoie à l’article précédemment écrit il y a quelques mois : Qu’est-ce qu’un Junk journal

    Qui dit « poubelle » dit travail avec des matériaux de récupération. Oui ! Mais ce n’est pas une raison d’y mettre tout et n’importe quoi qui aurait pour résultat un rendu trop surchargé !

    Je défends corps et âme le fait de fabriquer des objets à la main. Par conséquent, cela implique que chaque œuvre que nous créons est là pour durer dans le temps. Elle devient le témoignage d’un moment donné. Je défends très fortement le fait d’incorporer des matières récupérées, des matières qui ont déjà une histoire passée, et de m’amuser avec pour créer,modifier, revisiter celle-ci afin de créer un équilibre entre l’ancien et le nouveau.

     

    Ce qui fera la différence :

    Mes 5 incontournables où je ne lésinerai pas sur la qualité

     

    1. -Les papiers et pages de livres illustrés,
    2. -Les cartons de couverture,
    3. -La colle papier et textile,
    4. -Le fil de reliure,
    5. -L’aiguille (si j’utilise la machine à coudre).

     

    Les 5 points qui font pour moi le petit plus dans une création :

     

    1. -Avoir les bons gestes de teinture, que cela soit en teinture naturelle ou teinture du commerce, sur papier ou tissu.
    2. -Utiliser le bon grammage de papier suivant le résultat voulu (couture, broderie, ou teinture).
    3. -Connaître les différentes fibres textiles pour les coudre, broder, transformer.
    4. -Utiliser les bonnes encres, que cela soit pour l’impression imprimante ou tampon.
    5. -Avoir conscience des couleurs utilisées

     

    Mes bons plans récup’ :

     

    Pour les papiers, les solderies sont parfois des cavernes d’Ali Baba. On y trouve régulièrement, si vous prenez la peine de chercher un peu, des ramettes A3, A4, certaines fois des papiers imprimés scrapbooking ou non, mais également toutes sortes de carnets qu’on peut débrocher (terme en reliure signifiant découdre un livre) pour les recomposer et agencer comme on le souhaite dans un junk (carnets lignés ou non, carnets à point, carnets illustrés, cahiers d’écolier, chemise…).

    Pour les tissus, ma préférence va à la récupération de vêtements dont les motifs souvent petits sont appropriés aux dimensions de carnets. On peut y récupérer, boutons et dentelle.

    Pour les cuirs, il existe des magasins qui vendent au poids des chutes de cuir très bon marché et très qualitative, dont l’avantage est de posséder là aussi des dimensions idéales. Mon adresse préférée est en Dordogne, j’y passe une fois par an lorsque je visite ma maman (l’usine Jarverlac)

    Donner du sens et de la valeur à la création voilà l’importance, la vigilance que l’on doit avoir lorsque qu’on se met à l’ouvrage. Et pour vous, quels sont vos incontournables quand vous créez ?

    Vous trouverez des ressources sur le junk-journal sur ma chaîne youtube : Marielle béguinel

    Sinon venez me faire un coucou sur mon Instagram : Vert garance

    piéges junk journal
  • methode bullet journal
    Non classé

    La méthode Bullet Journal par Vert Garance

    Une méthode, un outil, le Bullet journal ou Bujo

    Le Carnet de type Bullet journal, contracté sous la forme « Bujo », est avant tout un outil d’organisation.

    Suivant notre personnalité la méthode s’adapte. Selon nos envies et nos besoins, nous pouvons le personnaliser mais n’oublions jamais ceci : cet objet doit être utile et nous faire gagner du temps !

    Quel matériel faut-il ?

    Il existe des carnets dédiés à cette pratique, que vous pouvez trouver dans le commerce à des prix divers. Concernant les crayons, vous pouvez vous servir d’un simple crayon bic, en passant par le stylo à plume, jusqu’à aller, pourquoi pas, aux crayons techniques de type Micron. Vous pouvez également utiliser des feutres, les crayons de couleurs… À ce niveau également, l’univers est vaste et peut correspondre à vos envies et besoins. Il est important de choisir le matériel avec lequel vous vous sentirez à l’aise, avec lequel vous prendrez du plaisir.

    Le Bujo en question.

    Chez les puristes le bullet est composé de 4 grands principes :

     

    1. -Un titre clair et précis pour chaque partie que l’on va créer.
    2. -une numérotation de chaque page qui sera reportée dans un index en début de carnet.
    3. -des puces qui sont présentes pour simplifier et synthétiser les choses à faire.
    4. -une prise de notes par mots-clés pour ne retenir que l’essentiel à associer à un code visuel pour suivre ses taches plus aisément.

    Des pages maîtresses du bullet journal :

    L’index. Comme son nom l’indique, il s’agit du sommaire. Il est très pratique pour se référer à ce qu’on a écrit. Ne négligez pas sa fonction, il est un réel facilitateur de vos tâches, notamment quand le bujo sert aussi bien à l’organisation de votre vie professionnelle qu’à votre vie privée.

    index bujo

    Aujourd’hui j’ai changé ma méthode et je n’utilise plus d’index car je travaille sur un petit cahier au mois. J’y retranscris seulement les 4 semaines du mois et organise uniquement la vie de ma microentreprise. j’ai ajouté 1 à 2 pages d’illustrations qui me servent comme un traker dessin. Cela représente donc seulement 6 pages/semaine, d’où ce choix de travailler sur un cahier et non un carnet.

    On retrouve ensuite 3 sortes de planning qui sont :

    • la vue à long terme,
    • la vue à moyen terme,
    • la vue à court terme.

    Personnellement, je n’utilise pas la vue à long terme dans mon bujo pour une raison d’espace et de visualisation. Ma vue à long terme est inscrite sur une feuille A3 et affichée dans mon atelier, ainsi j’y ai toujours accès, de façon très visuelle. Je peux de plus la modifier facilement car j’utilise des minis post’it repositionnables.

    La vue à moyen terme est inscrite en début de cahier. J’utilise aussi des post-it pour une question de mobilité et pour ne pas figer mes taches (sinon elles pourraient vite me déprimer si je m’aperçois que je n’ai pas de marge de manœuvre dans mon organisation). J’ai un grand besoin d’organisation, mais j’ai paradoxalement besoin de me savoir libre, de pouvoir adapter mon temps au fur et à mesure des contraintes qui sont les miennes.

    En utilisant les post’it je peux déplacer certaines taches si je suis en retard dans mes productions, voire les jeter si la tâche à réaliser n’est plus adaptée.

    Cette façon de procéder demande en revanche de prendre un temps hebdomadaire pour valider ou faire évoluer les taches et objectifs à atteindre. J’ai 2 pages par semaine consacrées à vérifier le temps par rapport à mes objectifs.

    Enfin la vue à court terme qui est un planning semaine au jour le jour.

    Dans celui-ci, certaines informations sont inscrites au crayon car elles représentent des incontournables (tâches fixes donc). Vous l’aurez compris, inscrites dans mon « petit cerveau », je ne peux pas déplacer la chose… Et d’autres taches sont inscrites sur un post-it afin de pouvoir moduler les tâches en fonction de mes contraintes.

    Les codes graphiques et de couleurs

    En bas de page, je note mes codes graphiques :

    • fait,
    • pas fait,
    • reporté.

    J’ai également un code couleur pour pouvoir répartir correctement toutes les tâches indispensables à réaliser pour faire tourner ma microentreprise (administration, direction, production, communication et vente).

    Il y a des tâches que je n’aime vraiment pas faire et si je ne les échelonne pas, j’ai vite fait de ne me concentrer que sur la création !!! Ah ce cher petit cerveau (le vrai cette fois-ci) qui n’aimerait faire que ce qui lui plaît…

    Les pages à thème

    Ensuite viennent les collections. À mes tous débuts, comme une bonne élève, j’en inscrivais beaucoup, du type listes d’envie, DIY à essayer, liste de citations…

    J’ai aussi réalisé des trackers, c’est-à-dire des tableaux pour faire un suivi de certaines habitudes (temps de lecture, sport, pratique artistique, heure du coucher…).

    Aujourd’hui, je n’ai plus le temps de faire cela. Je me suis vite rendue compte que l’organisation devenait vite un piège à tracer des lignes, remplir des casses au détriment du temps si court et si précieux de création.

    De ce temps, je n’ai gardé que 2 pages libres pour dessiner des motifs, des dessins, des idées de création… Résultat : un rendu beaucoup plus épuré. Les dessins me constituent une bibliothèque visuelle et un entraînement graphique quotidien.

    traker bujo
    planning mensuel bujo
    colletion bujo

    Le plus important quand on utilise le bullet journal.

    Il existe beaucoup de codes balisés dans la méthode bujo, mais après 4 années à expérimenter, je dirais que le plus important est avant tout de se poser et de se demander « de quoi ai-je besoin  pour améliorer ma gestion du temps ? » Et ainsi au fur est à mesure être plus proche de sa propre organisation et besoins.

    Pour appuyer l’idée d’être au plus proche de ses besoins, je ne vous conseillerai que de confectionner vous-même le carnet ou cahier de vos rêves. Vous obtiendrez ainsi une satisfaction totale ! Le proverbe ne dit-il pas : « on n’est jamais mieux servi que par soi-même »

    Si toute fois, c’était vraiment difficile, faute de temps, de connaissances techniques je vous conseillerai d’utiliser un carnet déjà en votre possession, histoire de tester la méthode et ainsi découvrir de quoi vous avez réellement besoin. Tester, essayer est une bonne manière pour acquérir de l’expérience et être au plus près de vous-même.

    Concernant les crayons, c’est la même chose. Avant d’investir, vous avez en votre possession beaucoup de crayons ! Et n’hésitez pas à piquer les crayons de vos enfants ou collègues également. Le tout est de savoir si ce medium vous plaît ou non. Est pratique ou non. Vous donne envie de progresser dans votre organisation ou non….

    Pour aller plus loin sur le sujet

    vous avez le livre et le site internet de Julie de zunzun

    Petit guide pour Grand Bullet aux éditions Le temps apprivoisé

    Son blog zunzun

    Pour s’essayer en groupe facebook : “Bullet Journal Créatif: Méthode R. Caroll, la créativité en plus”

    Et si vous voulez créer et relier vous-même votre bujo, rendez-vous à la rubrique « contact » et faites le moi savoir. C’est avec grand plaisir que je vous guiderai.

  • juin vert garance repères et expérience(s)
    Fragements de vie

    Expérience : Se remobiliser quand on perd ses repères

    Comment se remobiliser quand on perd tous ses repères? Aujourd’hui toute mon activité de créatrice est remise en cause à tel point que mes pensées négatives me disent “Marielle arrête tout!” Et il y a aussi cette deuxième voix qui me dit : “mais ce n’est pas possible, arrêter reviendrait à renier qui tu es, tous ce que tu as déjà accomplis…” La remise en question et le changement, la ré-organisation est plus que nécessaire et voici dont traite cet article.

    Alors comment continuer à avancer malgré la tempête ?

    • La confiance vis-à-vis de la vie, j’ai le sentiment que cette situation veut m’apprendre quelque chose. Pour l’instant je suis la tête dans le guidon mais je sais que ça ne durera pas.
    •  L’instinct de survie ou je devais plutôt parler de l’instinct vital . C’est lui qui m’aide à maintenir le cap, non sans cette peur qui parfois me paralyse lorsque je me projette dans l’avenir.
    • Quand cette peur panique arrive, je me concentre sur ce que mon corps sait, sur ce qu’il a appris quand j’étais danseuse sur fil (bref sur mes repères personnels) : un pas après l’autre et surtout pas de précipitation sinon le déséquilibre risque de me faire tomber.

    Rien que pour retrouver ces sensations, revisiter mon parcours de vie, là où j’ai réussi des exploits, je me dis que cette situation compliquée ne peut pas rester éternellement bloquée. Alors en attendant tout comme le départ sur le fil lorsque le premier pied se pose dessus : je relève la tête et m’apprête à traverser la situation du mieux que je peux, en gardant bien à l’esprit tout ce que je sais déjà faire.

    Je prends des initiatives comme celle de continuer à m’organiser, trouver des solutions, pour rester vigilante, ne pas m’endormir sur un travail d’usine assommant. Je souhaite rester disponible pour mes envies de créations quitte à les mettre de côté, les écrire dans un coin de cahier pour pouvoir les réaliser quand le temps sera plus propice.

    juin vert garance repères et expérience(s)

    Les grands bouleversements, faut-il en avoir peur ?

    À l’heure où j’écris, je traverse une situation inédite : celle de devoir travailler dans un domaine très loin de mes inspirations et de mes valeurs. Certains pourraient me dire après tous les diplômes et savoir-faires que tu as, tu n’as pas d’autres moyens de subvenir à tes besoins que de travailler à l’usine ??? À la manière des Temps modernes de Chaplin !

    Non, j’ai voulu aller au plus vite pour ne pas mettre en danger ma famille. Je ne veux pas que mes enfants se rendent compte des difficultés financières… Des difficultés à remplir le caddie pour manger.

    Et dans ce contexte plus que particulier, j’ai besoin de me ré-organiser et trouver de nouveaux repères pour ne pas perdre l’espoir en mon activité de création de carnets, en l’espoir de vivre indépendamment d’une grosse entreprise qui brise, exploite des hommes et des femmes, qui gaspillent outrageusement devant ces mêmes personnes qui triment pour gagner leur vie.

     

     

     

     

    Retrouver mes créations sur instagram

    vert garance juin
  • création entreprise

    Noël 2020 chez vert garance

    dav

    Préparation Noël
    Il était une fois une période chamboulée.

    Une période qui pourtant devait être placée sous le signe de l’espoir.

    Eh oui, ce dernier trimestre c’est, il faut le dire, celui qui représente 70 % de mon chiffre d’affaires annuel. Mais voilà qu’à nouveau ce vilain petit virus réapparaît et bloque les espoirs que j’avais en cette période de l’année.
    1/la préparation de l’avant Noël.
    En général, c’est vers septembre que je travaille sur la production, la communication et la distribution de mes carnets. Étant donné que mon entreprise est toute jeune, je manque encore de repères. La première année fut formatrice, la seconde une première mise en place concrète. Cette année, j’ai donc anticipé pas mal d’aspects « techniques » et j’avais donc une « longueur d’avance » par rapport à l’année dernière. J’avais en effet  :

    1- acquis plus de connaissances sur l’entrepreneuriat
    2 – prévu des idées de design et des objectifs de production
    3 – prévu des débuts de ventes dans des boutiques (donc enfin une façon de faire voir mon travail et de le distribuer)
    4 – planifier une vision des tâches à effectuer durant plusieurs semaines.

    Début octobre, me voilà donc installée dans une boutique de créateurs et j’en prévoyais d’autres courant novembre. De bien belles choses se mettaient en perspective.

    2/ un rythme cassé.

    C’est certain, cette pandémie est une vraie catastrophe pour certains, et malheureusement j’en fais partie. Cette épidémie ne me fait pas peur car je crois aux forces de la nature, c’est-à-dire que je crois en une force supérieure à l’être humain. Pour moi, cette pandémie arrive à cause d’un déséquilibre naturel créé par l’homme lui-même. En gros, pour faire court, la nature crée mais elle a aussi le pouvoir de reprendre, de nettoyer, de réguler. j’accepte ma condition. Ce que j’ai beaucoup de mal à accepter, c’est cette gestion de crise à un moment de vie où nous pourrions tous être égaux. Les inégalités se creusent, mais au profit de quoi, de qui ? Au profit de ces mêmes personnes qui pillent les richesses de notre planète sans vergogne, sans se préoccuper du vivant. On nous fait croire que c’est pour nous protéger, mais non, c’est pour nous  enlever des libertés, notamment celle d’expression, afin de faire passer leurs profits avant tout.

    3/alors quoi ?

    je refuse de disparaître sans m’exprimer. Dans mon quotidien il y a parfois des pleurs. Cette situation est angoissante. J’ai du mal à accepter que quelqu’un me l’impose et par la même occasion l’impose à mes enfants. Je refuse de me taire. Je refuse de contenir ma colère. Je refuse d’arrêter de confectionner des carnets, ces outils si cher à mon cœur.

    4/ instinct de survie

    Au fond de moi, j’ai très peur de l’avenir, car je sais que je suis un petit microbe sans trop de défense immunitaire, car toute seule, car marginale dans mes produits, des carnets fait main, lentement, face aux carnets qu’on trouve en grande surface. Les miens sont loin de faire le poids. Leur vente est loin de faire vivre ma famille, mais je me dois pour l’instant de ne pas perdre cette petite lueur au bout du tunnel pour ma famille : instinct de survie.

    En attendant, pour pallier cette peur, avec les enfants on « crabouille » sur du papier tous les jours pour exprimer qu’on est là, qu’on est vivant. Je récupère des bouts de papier par-ci par-là dans des livres, dans des cahiers. Cette matière deviendra bientôt ma matière première pour de prochains carnets, encore plus responsables, encore plus en respect avec la nature. Je me dis que si je n’ai plus de papier vierge pour écrire, dessiner, utiliser des pages de livres est sûrement l’occasion de repenser un nouveau carnet plus innovant. Et toujours plus protecteur de l’environnement. Ça amène aussi à repenser à la notion de production de productivité. Alors histoire à suivre …

    Tadam

    N’hésitez pas à venir faire un tour à la boutique pour rencontrer de nombreux créateurs.