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Bilan du mois de juin : travaille la matière – Vert Garance
Travailler la matière
La création d’entreprise est un long chemin de croix. Pour être sûr d’avancer, il est important de structurer et de fixer des objectifs (surtout pour une personne comme moi😋) afin de ne pas se perdre en chemin. Voici mon bilan pour le mois de juin qui vient de s’achever.
Mes objectifs pour le mois de juin étaient les suivants.
Le premier concernait ma présence sur les réseaux sociaux. Ils sont incontournables aujourd’hui pour toute entrepreneure, j’ai donc décidé de ne pas les négliger. En juin, j’ai réussi à être plus présente en story sur instagran en publiant de nombreux contenus. J’ai réinvesti Facebook, en créant une nouvelle page sur laquelle personne ne me suit (pour l’instant). L’important était de la créer, c’est chose faite. Je n’aime pas ce réseau, mais comme je le disais, c’est aujourd’hui incontournable.
Je voulais maintenir mon rythme d’écriture sur le blog et j’ai pris beaucoup de plaisir à raconter qui je suis, ce que je fais, les obstacles qui sont les miens, mes victoires aussi. Cela illustre mon métier je pense, c’est important pour moi de transmettre un peu de mon expérience. C’est vrai, pour le moment, tout cela part un peu dans tous les sens, et le rythme n’est pas encore régulier, mais je suis persuadée que cela constitue un puzzle dont je ne connais pas encore l’image finale. Jy prends du plaisir. Il ne faut pas que j’arrête en si bon chemin.
Mon bilan de juin est donc plutôt positif dans ces deux cas.
Pour le mois de juillet.
Pour le mois à venir, je vais poursuivre les efforts et trouver du contenu à offrir. J’aimerai tellement pouvoir échanger avec des humains ! Être derrière son écran, ça a du bon, ça protège un peu, mais je m’y sens seule. Échanger avec vous me ferait véritablement plaisir.
Au-delà de ces aspects « ordinateurs », il faut que je sois plus plus organisée sur les tâches à accomplir au sein de mon entreprise. Je suis ravie d’avoir découvert des outils de gestion comme Trello par exemple. Cet outil me permet de planifier mes taches, d’avoir une visibilité sur une échéance donnée. Ça m’aide à bien structurer mes tâches, leur déroulement, et de visualiser si je suis dans le bon tempo. De la même façon, mais dans un autre registre, je me sers de canvas pour mes stories et contenus sur instagram. Le gain de temps est appréciable une fois que l’appli est maîtrisée.
Une nouvelle fois, mon bilan du mois de juin s’avère assez positif.
Ce n’était pas prévu en juin, mais…
J’ai aussi suivi des formations gratuites sur facebook. Elles m’ont été plutôt bénéfiques ! J’ai commencé avec les Merakis. Cette formation m’a donné une vision sur le long terme, de ce que je veux pour mon entreprise et pour moi-même. Je n’avais qu’une vision restreinte et à court terme (je ne visualisais jamais plus loin que dans le mois à venir).
Penser et me dire que dans 10 ans j’aimerai être propriétaire d’un petit atelier de confection fut une révélation. C’est effectivement ce que je souhaite (et je l’ai d’une certaine façon toujours souhaité) : posséder un lieu dédié à l’art du livre, du carnet, où j’exposerai des petits accessoires tous fais à la main (matière et objet), où je proposerai des ateliers autour des techniques que sont la reliure, la broderie, la teinture naturelle, l’ecoprint, le papier recyclé…
À long terme donc, j’aimerai proposer aussi des ateliers pour transmettre aux gens l’envie de faire eux-même leurs carnets, mais j’aimerai également proposer des ateliers d’écriture et de dessin. Et puis, soyons fou, allons encore plus loin, cet atelier serait dans un « tout » qui fédérerait d’autres domaines comme, par exemple, l’édition, l’imprimerie, le design textile et papier. Il pourrait même y avoir un jardin de plantes tinctoriales et pourrait donc accueillir des paysagistes, des jardiniers.. Oups excusez-moi, je rêve tout haut…
Revenons à nos moutons. J’ai également suivi la formation des pies Bavardes sur le calcul des prix et là …. Bouuuuh dure, la réalité qui revient au triple galop😥….
Avoir des objectifs de production
Catastrophe, je ne suis pas dans les objectifs que je m’étais fixé ! L’organisation de ce mois s’est bien faite, mais entre le temps de production, mes envies, ces formations, la matière qui fut créée en début de mois mais pas utilisée comme je le voulais, je m’y perds ! Planifier le mois est une chose, tenir les objectifs en est une autre. Mais il faut du temps pour ajuster tout cela, j’ai eu les yeux plus gros que le ventre pour cette « première », je vais lisser un peu tous ces éléments pour le mois de juillet.
En revanche, ce travail m’a aussi montré des « failles » dont je n’avais pas forcément conscience. Je pensais qu’en prévoyant de faire des carnets, je pourrais utiliser n’importe quel support de matière. Mais en fait, c’est l’inverse qui me stimule. En effet, je peux aujourd’hui affirmer que c’est la matière qui m’inspire des carnets, des reliures, des objets et le non le contraire ! Le fait d’avoir prévu de faire X carnets A6, X carnet 15/15, ne m’inspire pas, alors que d’utiliser un beau tissu teinté à l’avocat oui. Celui-ci ne devra pas être adapté au carnet, c’est le carnet qui s’adaptera au tissu…
Bilan du mois de juin
Seulement un tiers de la production est faite. Grosse, grosse déception ! Alors soit Mon coté warrior a pris le dessus, soit mon organisation est mauvaise, trop ambitieuse. Une chose est sure, il va falloir redoubler d’efforts pour le mois prochain et ajuster la production.
Bref, mon constat est plutôt mitigé, surtout en matière de production. Je ferai mieux en juillet !😊
j’aime écouter des podcasts pendant que je confectionne mes carnets et celui que je suie depuis quelques jours en rapport à la création d’entreprise c’est celui de Julie. Ça mériterait un article complet sur son travail mais en attentant. Je vous mets le lien pour le découvrir.
Kinoko podcast : https://juliekinoko.fr/category/podcast
Et si vous avez de relire un de mes articles sur mes valeurs en voici un :
Faire son propre papier recyclé : des Valeurs Vert Garance
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Peut-on réussir sa carrière en tant que personne noire ?
Je m’interroge sur la condition des femmes noires…
… en particulier quand, comme moi, elles sont noires et plasticiennes. Bref, peut-on réussir quand on est noire et plasticienne ? Peuvent-elles réussir dans notre pays, ou dans tout autre pays à dominante blanche/caucasienne ? Cette question intervient dans cette période de faits horribles d’actualités, mais pas uniquement. En effet, ayant été danseuse puis artiste de cirque, en plus de simple citoyenne française, née à Paris, ma carrière a toujours eu du mal à « décoller ». Est-ce un frein dû à ma négritude ou bien quelque chose de plus profond, un manque de confiance inspiré par ma couleur de peau ?
L’histoire de George Floyd ou Adama Traoré.
Je ne sais pas si les deux événements ont tant en commun que cela. L’un était Français, l’autre Américain. Tous deux étaient noirs. Tous deux sont morts. Après un « contact » avec la police. La mort d’Adama Traoré en revanche reste sans réponses claires, tandis que celle de George Floyd a été filmée, ne laissant aucun doute quant aux causes de son décès. Tous les noirs savent que leur couleur est une cause certaine de contrôle plus ou moins poussé de la police. J’en ai personnellement fait les frais.
Tout comme du racisme « ordinaire ». Même au sein de ma propre famille. Parce que j’ai été adoptée étant enfant, par une famille blanche (mes parents biologiques sont martiniquais), ce qui n’empêchaient pas certains propos très limites de s’inviter à table, en famille. Le quotidien quoi. Les effets sur moi, quant à ma couleur de peau, ont toujours eu des racines profondes, sur ma confiance en moi, sur ma condition de personnes. Celles-ci font qu’aujourd’hui, plus que jamais, je m’interroge.
peinture sur bois, Vert Garance
livre objet, Vert Garance
Livre textile, Vert Garance
La danse et le cirque.
Je n’ai pas véritablement percé dans la danse. Je me suis sabordée toute seule, comme une grande (consciemment ou inconsciemment), alors que j’étais au conservatoire de Paris. Pourtant, j’en avais bavé pour arriver-là. Mais les mauvaises fréquentations. Bref… Au cirque, ça a mieux marché, mais j’ai subi le racisme sous une forme plutôt étrange, notamment quand j’apprenais la technique de fildefériste. Un de mes professeurs voulait que je fasse une Joséphine Baker sur fil, avec ceinture de banane et tout le toutim. J’ai refusé, évidemment. Puis en auditionnant pour une école célèbre de cirque, en France, je suis persuadé d’avoir été évincé parce que je ne faisais pas « couleur locale ».
Ces refus et échecs ne m’ont pas empêché de créer mes spectacles et de vivre de mon art pendant des années. Aujourd’hui, je suis plasticienne relieuse, créatrice de carnets sensuels et ludiques. Et je m’interroge énormément sur les freins liés à ma couleur. En effet, très peu de gens de couleur percent dans le domaine de la création. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur les réseaux sociaux ou les boutiques de créateurs. C’est blanc de chez blanc, plus blanc que si c’était lavé avec Omo !
Le regard que l’on nous porte et celui que nous nous portons nous-même.
Alors cela vient-il de moi et d’un « délire » de persécution ou du regard que les autres me portent ? Sans doute des deux. Être noire, c’est ne pas être prise au sérieux, encore moins quand on est une artiste. Être noire, c’est devoir se justifier, en permanence. Cela vaut évidemment aussi au masculin. Je pense aussi que quelque chose s’installe en nous dès l’enfance, un sentiment qui ne nous quitte jamais vraiment, qui peut s’intensifie lorsque nous subissons une fouille au corps tandis que la personne qui nous accompagne, une blanche, ne doit que tendre sa carte d’identité.
Pourtant, je suis fière de mes origines, de ma négritude. Je suis fière également d’être maman de trois enfants, métisses. Je me dis qu’eux auront sans doute la chance de ne pas subir, grâce à ce qui se passe actuellement, les mêmes sortes de contrôle au faciès. Surtout pas à cause d’un détail de pigmentation de leur peau. Ma couleur m’inspire des œuvres, des peintures, des « illustrations » dans mes carnets, tout un imaginaire également, sans pourtant remettre en cause ma capacité à faire de la reliure, aussi bien, peut-être mieux, que certains autres de couleur blanche. Pourtant, eux, se verront ouvrir plus de portes. C’est injuste, mais je continuerai mes créations parce qu’elles font partie de moi, qu’elles sont moi.
Alors, peut-on réussir quand on est une femme noire et plasticienne ? je n’en sais rien, mais je me battrais pour et, peut-être, réussirai-je moi aussi ?
Podcast sur le sujet : travail (en cours)
https://louiemedia.com/travail-en-cours/10-injonction-pedagogie
La genèse du livre objet :
Peinture sur toile, Vert Garance
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Être créatrice de carnets au temps du confinement
Ça veut dire quoi être créatrice ?
Tout d’abord, pendant ce confinement, je me suis demandée si j’étais bien une créatrice de carnets🤔. Je possède une technique classique de reliure donc on peut dire que je suis relieuse : je sais assembler un livre par une couture et je sais réaliser une couverture pour le protéger. Alors suis-je créatrice ??? et de carnet ??? où est le texte écrit, le bon vieux bouquin avec son histoire qui nous transporte hors de notre quotidien ??? Eh bien il n’est pas.
1/Être créatrice de carnets c’est, pour moi, une notion bien plus grande :
-Créateur ça suppose d’imaginer un design de carnet et d’être concepteur de celui-ci de A à Z. Réfléchir à la forme, aux matériaux et aux matières, couleurs. C’est aussi être équipé pour transformer ces éléments, c’est chercher des alternatives aux problèmes rencontrés et croire dur comme fer que tout est possible dans la conception. Cela consiste aussi à aller chercher des idées de fabrication nouvelles, mélanger certaines techniques et/ou matière pour obtenir un petit quelque chose d’unique.
-Le carnet, lui, suppose une grande liberté de contenu de page. Mais ce qui me botte, ce qui est encore plus génial, c’est sa finalité. C’est le propriétaire lui-même qui raconte l’histoire qu’il veut raconter, que cela soit avec des mots (avec ou sans sens), avec du dessin (chiadé ou gribouillage) ou que cela soit pour coller des images. Le propriétaire du carnet est le seul maitre à bord, c’est lui qui a le dernier mot.
-En tant que créateur ou créatrice de carnet, il va de soi que j’en possède de nombreux, de toutes les tailles, certains avec des écrits, d’autres avec des vides, des justes commencés, des pas finis, des sérieux, des pas du tout sérieux bref c’est une passion. Et évidemment, il va sans dire que j’aime écrire, dessiner, « crabouiller » toutes les idées qui me passent par la tête.
2/ Être créatrice de carnet pendant le confinement.
J’ai comme tout le monde été choquée par cette période. Il y a moins d’un an j’ai voulu essayer d’assumer mon statut de créatrice de carnets en tant que professionnelle. Malheureusement ma première expérience de boutique a été plus que difficile (vous pourrez retrouver des témoignages sur le blog). Donc, choc psychologique global qui a eu pour conséquence de mettre ma créativité en berne. Mais il se trouve que pendant ce temps de parenthèse des choses positives sont apparues. Car confinement ou pas, il faut connaître le rythme des créateurs.
Tout d’abord il y a ce temps de recherche, qu’il soit actif ou passif, et ce temps peut parfois être très long. Personnellement il m’est arrivé de mettre plus d’un an pour aboutir à un projet. C’est long pour un projet d’à peine 20 cm sur 28 et d’une épaisseur de 6 cm😲.
Puis il y a le temps de conception qui lui aussi peut être plus ou moins long suivant les obstacles rencontrés. Parfois il y a des temps de pause et le commencement d’un nouveau projet pour cause de commande ou d’urgence d’une idée qu’il me faut évacuer… Bref tout cela pour dire que le temps est l’un des partenaires (choisi ou imposé) du créateur.
3/quelques créations du confinement.
Pendant ce confinement, j’ai beaucoup joué, expérimenté sur l’impression écologique :
– Avec l’ecoprint, même si le printemps n’est pas la meilleure saison du fait que le suc des feuilles est encore jeune. J’ai quand même essayé de nouvelles expériences avec des plantes comme le souci, la fleur de carotte, la feuille de marronnier. J’ai beaucoup plus expérimenté sur du tissu, ce qui m’a obligé à faire plus de recherches sur l’oxyde de fer (j’aurai occasion d’en reparler).
-Sur la teinture de tissu, j’ai essentiellement travaillé l’avocat car j’aime les couleurs passées et ce résultat rose et une pure merveille. J’ai pas mal expérimenté le jaune avec le curcuma que je connais déjà bien, mais j’ai expérimenté aussi la pelure d’oignon. J’ai toujours eu un a priori avec cette matière, de peur qu’une odeur nauséabonde se répande dans la maison ou reste imprégnée sur le tissu, mais non ! Au contraire, belle surprise et rendu au top.
-En création carnet, j’ai travaillé le format mini, même rikiki, le tout avec des reliures classiques. C’est fou c’est presque plus long à faire qu’un carnet « normal » ! Je me suis réellement amusée à les faire et cela m’a permis de mettre de la légèreté durant cette période étrange qui entravait mon envie de reprendre mon activité 😊.
Aujourd’hui,
j’ai plein d’envies pour mon activité. J’espère sincèrement qu’elle rencontrera son public, des personnes aimant s’exprimer à travers des pages. Et puis j’avoue aussi que créer une entreprise, c’est beaucoup de stress mais aussi beaucoup de bonheur. Un peu comme un enfant qu’on accompagne. On essaye de lui donner le meilleur et ce qui est génial c’est de grandir en même temps que lui. À très bientôt pour de nouveaux articles dans lesquels je vous parlerai de l’importance de tenir un carnet.
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Bilan : Coronavirus (53 jours de confinement) et botanique.
Il est temps de faire le bilan de 53 jours de confinement, dû au coronavirus.
Nous avons vécu ce qu’aucun de nous n’aurait jamais pensé vivre, un confinement, chez nous, avec interdiction de sortir. La faute à ce coronavirus, ou covid 19, maladie hautement contagieuse qui s’est répandue sur le monde à une vitesse folle😲. Il apparaît que cette épreuve, autant collective qu’individuelle, m’aura appris pas mal de choses sur moi, sur mes envies, sur mon travail, et sur la vie, tout simplement. Aujourd’hui, il est temps pour moi de faire le bilan de ce confinement lié au coronavirus !
La famille comme piliers.
En temps de crise, l’une des valeurs refuges est la famille. Au tout début du confinement, nous étions à 6, 2 parents et 4 enfants. Nous envisagions de créer un podcast, de travailler dans notre jardin, mais rien ne s’est passé comme nous l’espérions. J’ai été déçu par l’attitude des « fuyards » avec qui nous avions de jolis projets. Tant pis, je me suis focalisé sur mes petits et… mais ça je vous en parle plus tard.
Durant 53 jours de confinement, avec interdiction de sortir normalement, il a fallu occuper les petits, leur proposer diverses activités dans le jardin (qui est grand, ça aide, je plains d’ailleurs les gens vivants dans des petits appartements, sans balcon). Je m’estime un peu privilégiée tout de même. Donc entretient du jardin, les petits m’aident en détruisant systématiquement tout ce que j’essaye de construire ou de planter😧.
Nous avons fêté un anniversaire en confinement. Par chance, nous avions prévu le cadeau avant ! Ouf ! Cet anniversaire avait des allures tout à fait normales. L’un des autres inconvénients, outre le fait de devoir occuper les enfants, c’est ce poids que j’ai pris. Je ne me reconnais plus (ou à peine). Après avoir repris mes marques, promis, je me remets au sport !
De nouvelles envies de travail (malgré une situation précaire)
Ce confinement m’aura permis de prendre mon téléphone et d’appeler des ami.e.s perdu.e.s de vue depuis un moment. La faute à un emploi du temps toujours tendu, où les temps libres sont aussi rares que la neige en été. C’est-à-dire quasiment inexistants. Mais voilà, j’ai fait ce que je ne prends jamais le temps de faire : prendre des nouvelles. Cela m’a plu, et en même temps m’a révélé qui était important à mes yeux et qui ne le serait plus.
J’ai eu aussi très peur pour une de mes tantes qui a été atteinte du fameux virus. Eh oui, ça n’arrive pas qu’aux autres. Par chance, elle est aujourd’hui de nouveau négative au coronavirus, même si l’EHPAD dans lequel elle vit a été de nouveau mis en confinement. Mais elle va bien, je suis soulagée🙂 !
Bilan du confinement
Une attestation… en botanique !
Quel bonheur, j’ai mon attestation… J’ai maintenant en plus de connaissances en art-thérapie, reliure et travaux d’aiguilles, des connaissances en botanique. J’ai en effet suivi un Mooc (Tela Botanica) sur internet qui m’a délivré une attestation équivalant à une formation d’initiation à la botanique. JE possède donc désormais des bases solides et réelles ! Vive le confinement ! Jamais je n’aurais pensé que cette discipline me passionnerait tant.
Connaître les plantes qui nous entourent, comprendre leurs interactions, s’en servir pour se soigner, se nourrir ou, comme moi, les utiliser en tant que teinture naturelle, toute cette connaissance permet de protéger cette richesse, cette biodiversité. C’est une source de satisfaction et de plaisir intense.
Je vais encore progresser dans cette matière, d’autant que je ne conçois plus ma vie sans ce partenariat.
Car oui ! ma relation au monde végétal est bel et bien un partenariat que j’essaie de vivre en harmonie avec mon environnement (ce qui inclut des notions importantes de respect du vivant). Il est donc tout naturel que ce blog prenne une nouvelle tournure. Je pourrais échanger en toute modestie sur l’avancée de mon jardin, sur mes nouvelles découvertes de plantes, mais aussi et encore sur mes créations inspirées par cette nature. C’est donc le point très positif de ce bilan du confinement coronavirus 2020 !
À bientôt.
Mes écoutes podcasts pendant le confinement : Louie Media
J’aurai l’occasion d’en reparler dans un tout prochain post car ils font un travail de recherche remarquable sur les émotions d’une manière objective mais aussi intime.
Si vous voulais lire mon état d’esprit en début de confinement :
Vous pouvez lire l’article qui s’appelle Coronavirus et émotions.
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Coronavirus et émotions : le début du confinement
Le premier mois de confinement, à cause du coronavirus, et les émotions qu’il suscite.
Cela fait un mois que nous sommes confinés. C’est irréaliste, complètement fou, impensable ! Aujourd’hui, je me sens mieux, mais ce coronavirus, le choc de l’annonce du confinement, aura créé chez moi des émotions violentes, parfois irrationnelles, mais le moment de bascule vient de survenir chez moi. Un certain apaisement remplace désormais la colère.
Une annonce coup de poing du confinement😕.
Je me souviens du tout début du confinement. Nous sentions à la maison que quelque chose se préparait, notamment quand l’État nous annonça, le jeudi, qu’à compter du lundi suivant les écoles seraient fermées, et ce jusqu’à nouvel ordre. Nous avons décidé que nos enfants n’iraient pas au collège le vendredi, que nous n’irions pas voter. Quelle stupidité de la part de notre gouvernement de maintenir la tenue d’élections dans ce contexte ! Quel manque d’intelligence ! Et ce n’était là que le premier des messages contradictoires qui allait me mettre les nerfs en pelote.
Nous étions enfermé chez nous, privés de nos libertés premières, la faute à un virus qui n’était soi-disant pas plus méchant qu’une grippe. Pas besoin de masque ! Confinement de 15 jours uniquement, mais potentiellement reconductible. On avait vu ce qu’il en était en Italie, je savais que ça durerait plus longtemps que ces 15 jours. J’étais en colère parce que je ne comprenais rien de ce qui se passait.
Un coup dur peut en cacher un autre.
Il faut dire que cette annonce est très mal tombée. Elle faisait suite à mon désir de quitter la boutique Regards de créateurs. J’étais démoralisée, brisée, dans un état de doute incroyable. Mon idéal de boutique et de réussite s’évaporait aussi rapidement que l’espoir qu’il avait engendré. Je me sentais totalement dépourvue, sans repères, sans désir de continuer à produire mes œuvres d’art. Bref, j’étais vidée🤕😢.
Les premiers jours ont été très durs. Je ne comprenais rien, ni ces mesures d’enfermement, ni le pourquoi du comment nous en étions arrivés là. Je me sentais épuisée, rétamée, sans goût, sans objectifs. Déprime totale quoi ! Envie de dormir tout le temps, de grignoter. Pas envie de prendre un stylo pour écrire ou dessiner, une aiguille pour coudre ou que sais-je ? Je voulais tout foutre en l’air, ce gouvernement qui nous mentait, cette vie de merde qui me ballottait une fois de plus d’espérances en désespoir.
Heureusement…
Fort heureusement, il a fait beau. Nous n’avions pas le droit de sortir dans la rue, mais nous pouvions sortir dans notre jardin. Les enfants étaient contents, se roulaient dans la boue, nous faisaient tourner en bourrique en arrachant les fleurs et autres. Malgré tout, nous avions la chance de pouvoir profiter du grand air, du soleil, contrairement à nos voisins que nous voyions sur leurs minuscules balcons.
Ces bulles d’oxygène m’ont permis de reprendre un peu pied. Aujourd’hui, je me sens mieux, le plus dur semble derrière moi😎🙂. Les émotions ont été violentes, m’ont montrée que l’on ne peut se fier qu’à nous-même et surtout pas à un gouvernement qui croit qu’il maîtrise l’inconcevable.
Article du jour à lire sur : le Monde
Se changer les idées avec un article qui parle broderie
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Décision de quitter la boutique Regards de Créateurs
Après les doutes, la décision.
Je vous ai parlé de mes doutes dans un précédent article. Ils ne cessaient de m’empêcher de profiter pleinement de l’expérience au sein de la boutique Regards de Créateurs . Ils m’ôtaient même l’envie de continuer à produire de nouveaux carnets. Il me fallait donc prendre une décision. Mais avant cela, je voulais en avoir le cœur net et me suis rendu à la réunion du 12 mars.
La réunion.
J’avoue, sans mon mari, je n’y serai probablement pas allée. Pourquoi ? Les échanges que nous avions par mail, certains créateurs et moi, se terminaient souvent, pour ne pas dire toujours, par une forte incompréhension😤. Je ne voulais que proposer des petites choses pour alléger certains, pour montrer mon investissement au sein du collectif. Mais depuis cette réunion manquée, je me trouvais rabrouée assez sèchement, avec des messages souvent moralisateurs.
Donc, je ne voulais pas me rendre à cette réunion où la presque totalité du collectif devait être présente. C’était pour moi l’occasion de voir tout le monde et de me faire ma propre idée comme me l’avait conseillé une des créatrices. Mon mari m’a convaincu de m’y rendre, pour en avoir le cœur net. Je m’y suis donc rendu et ai rencontré presque tout le monde. Et me suis faite ma propre idée.
Une ambiance hostile à mon égard.
Autant le dire tout de suite, l’ambiance était hostile à mon égard, en particulier de la part de Lili. J’ai vite compris que je n’étais pas la bienvenue. L’une des créatrices ne m’a pas regardé de la réunion, pas une seule fois dans les yeux ! Une autre m’a dit qu’il serait bon d’afficher les prix. Elle n’avait même pas ouvert un seul de mes carnets alors qu’ils étaient sur place depuis mi-décembre et qu’une fiche descriptive, avec ce prix, y était insérée durant tout ce temps ! Elle n’en avait rien à faire de mon travail ! Comment le vendre dès lors ? Combien de ventes ai-je ratées par sa faute ?
On me demandait de m’investir, Ils évoquaient l’idée que je soit trésorière de l’association, sans même m’en parler😮, mais je ne désirais pas l’être, parce que ce poste exige des responsabilités que je ne me sentais pas en mesure d’assumer pour plein de raisons. À la place, je proposais de remplacer celui ou celle qui deviendrait trésorière en assumant certains de ses jours de présence en boutique. J’ai été mise en boîte par Lili assez sèchement, certains prenant néanmoins ma défense en argumentant que c’était exactement ce que je disais qui était une preuve d’investissement. Mais non, la cheffe en décidait autrement.
Le malaise grandissait. Je me sentais mal.
Ma décision de quitter la boutique.
Après la réunion, je suis sortie de la boutique avec Stéphanie et Thibault, le photographe de la boutique. Nous avons discuté un peu et quand Thibault nous a quittées, j’ai parlé plus longuement et à cœur ouvert avec Stéphanie qui depuis notre rencontre restait positive à mon égard. Elle est tombée des nues lorsque je lui ai dit tout ce que Lili avait bavé sur le dos des créateurs. Elle était choquée ! A priori, j’étais la seule à qui l’on avait fait ces confidences gênantes et pesantes.
Je suis rentrée chez moi dans un drôle d’état. J’étais en colère, déçue, totalement démoralisée. Et puis il y avait ce truc, ce coronavirus qui arrivait. J’avais peur. Peur de retourner à la boutique parce que peur de tomber sur des gens venimeux qui me ferait du mal par leurs mots blessants. Peur d’y aller la boule au ventre. Peur de ne plus réussir à avoir envie de créer car même les membres du collectif n’ouvraient pas mes carnets ! J’ai donc pris ma décision d’arrêter la boutique.
L’annonce.
Il a fallu l’annoncer cette décision. Et ce ne fut pas chose aisée. Tout s’est passé par mail. Ça a été violent. Très violent. Je rappelle que je n’ai toujours pas reçu mon contrat signé à cette date. Bref, j’ai dit que j’arrêtais, on m’a dit « comme c’est bizarre, juste au moment où on annonce un confinement » alors que j’avais parlé de mes doutes le 12 à la réunion. Nous sommes le 14, jour de mes 43 printemps ! Tu parles d’un joyeux anniversaire ! Suite à ma décision, on m’a dit que je ne récupérerais pas mes chèques de caution😡 !
J’ai demandé à être mise en contact avec le président de l’association pour que j’explique ce qui clochait par rapport à la restitution de mon contrat. Que je voulais qu’on me prouve mes fautes alors même que je n’avais jamais eu de fiches descriptives de mon travail comme les autres créateurs en avaient (bilingues qui plus est), que je ne figurais même pas sur la plaquette qui annonçait les créateur dits « permanents » (au bout de 4 mois !), tandis que ceux qui avaient depuis quitté la boutique y figuraient encore !
Prise de haute par certains créateurs, j’ai déballé tout ce que j’avais sur le cœur, on m’a traité d’affabulatrice! J’étais dans un état horrible🤮, je leur ai dit qu’ils pouvaient tout garder de mes créations, utiliser le papier de mes carnets comme papier toilette comme il y avait une pénurie ! Que je ne rendrai ma clé que lorsque j’aurai vu le président de l’asso etc. Au final, j’ai reçu un message me disant que je récupérerais tout mais que j’étais irrespectueuse !
Aujourd’hui.
J’étais véritablement hors de moi. Heureusement, j’ai pu échanger avec des créatrices qui étaient parties de la boutique et mes ressentis n’étaient pas tous infondés, que j’avais eu raison et que je n’avais pas été irrespectueuse. Je me suis sentie mieux. Aujourd’hui, je vais bien. Enfin bien… Je ne me sens pas trop mal, mais je suis vidé de toute envie de refaire des carnets. Je ne veux plus en entendre parler. Je veux tous les détruire, ils ne valent rien, ils ont été souillés par cette expérience nocive.
Et puis on est confiné maintenant. C’est quoi cette histoire😮? J’ai peur. Très peur, pour moi, pour mes enfants. Je n’ai plus de goût à la création, plus du tout. Je ne vois pas qui pourrait avoir envie de mes carnets. Ça ne sert à rien. J’arrête et vais essayer de vivre « normalement » auprès des miens. Je ne sais pas ce que réserve ce confinement. Je vais écrire chaque jour, “Mon journal de confiné” pour essayer de reprendre pied.
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Faire son propre papier recyclé : des Valeurs Vert Garance
Histoire et papier recyclé
Pouvoir fabriquer son propre papier recyclé pour certaine couverture de carnet est une très grande satisfaction. Mais avant de vous en parler plus en détail commençons par comprendre d’où vient le papier.
Vous avez dit papier?
Le processus de fabrication du papier a évolué depuis des siècles et des siècles, mais il faut savoir que le papier est apparu en 105 après Jésus-Christ. C’est une invention Chinoise. Le papier arrive en Europe au 11e siècle et il va détrôner petit à petit le parchemin (défini de parchemin…. ). La fabrication du papier a fait beaucoup de mal à la nature😥. Les forêts, dont le bois des arbres permet la fabrication du papier, ont été saccagées au fil du temps afin de subvenir à nos besoins sans cesse grandissant.
Revenir à une démarche de « fabrication » de papier maison est quelque chose d’important pour moi. Fabriquer son propre papier n’est pas très difficile en soi, surtout concernant mes besoins relativement restreints de cette matière. En effet, j’en utilise essentiellement sur mes couvertures, ou sur mes intérieurs de carnets.
Cela me permet donc d’avoir des papiers personnalisés, façonnés main (et réalisés sans devoir acheter de la nouvelle matière). Cela s’inscrit dans la globalité de ma démarche, dans le sens où je fais avec ce que j’ai sous la main, en maximisant la démarche de recyclage et d’éco-responsabilité, et non la consommation à outrance. Qui plus est, recycler du vieux papier, voir du chiffon, comme au siècle d’avant donne une âme à mes carnets à travers ces éléments personnalisés et, cela va de soi, uniques.
Le papier recyclé, un bonheur de fabrication
La création du papier est une activité riche d’enseignements. J’y apprends les façons de récupérer les matières, ou bien, si je fais du papier végétal, de la manière de récupérer et de préparer les végétaux avant leur transformation. En plus, je peux y incruster des végétaux visibles, ce qui demande encore une acquisition de connaissances. Par exemple, pour une couverture, je peux y incruster de la fibre de laine, des paillettes, et je peux également varier les couleurs avec des pigments naturels. Moi, j’aime travailler sur des couleurs naturelles qui ne dépareillent pas par rapport aux livres que je récupère.
je fabrique donc mon papier recyclé pour mes couvertures. En terme de matériel, j’ai besoin de peu de choses, simplement une bassine où les différents papiers vont tremper. J’ai besoin de couverture de laine pour faire sécher mes papiers. J”utilise également un vieux mixeur pour mixer les fibres entre elles et j’ai construit moi-même mes cadres. Dessus, je couche le « nouveau » papier. Ce n’est pas plus compliqué que cela 😊! J’aurai bien évidemment l’occasion de revenir sur cette pratique et sur les aspects beaucoup plus techniques du papier.
Les différentes étapes pour fabriquer du papier recyclé
La préparation de la pâte à papier avec du papier recyclé. On va couper des petits morceaux assez fins qu’on va les tremper dans l’eau. J’aime bien les laisser tremper toute une nuit comme ça je sais qu’ils seront bien humides. Ensuite, je les travaille avec un vieux mixeur pour en faire la pâte à papier.
Il y a ensuite une proportion eau et pâte à papier à respecter pour pouvoir faire du joli papier, et ainsi former la feuille. Il faut bien mélanger l’eau avec la pâte à papier. Ensuite, on prend un cadre qui définira la forme à donner au papier. On va lever le papier. On va prendre le temps d’égoutter l’eau pour que le papier ait l’épaisseur que l’on souhaite.C’est à ce moment-là qu’on peut incruster des végétaux . On va ensuite coucher le papier sur un feutre, on va le presser et le laisser sécher.
Il y aura bien sûr un dernier travail de finition avant de pouvoir s’en servir comme couverture, ne serait-ce que pour que tout sois bien précis. Après, on le colle, le vernis pour le protéger. Voilà, j’espère que cet article vous aura plu ! Ici vous présente un carnet qui a été réalisé avec des feuilles d’un vieux livre et de la sauge sauvage en incrustation.
Voilà tout ce qui fait que j’aime fabriquer mon papier😍, cette connaissance à approfondir, cet art de la récupération et ses problématiques techniques J’espère donc que cet article vous aura plu ! En avant-première, je vous parle de mes prochains essais. Il s’agira de papier ensemencé. C’est une idée qui m’est venue suite à ma rencontre avec Léna Jestin des archives dormantes. À bientôt.
Autre carnet avec du recyclage : Le carnet en bois
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Des nouveautés chez Vert Garance
Vert Garance et ses nouveautés à Étable-sur-Mer
C’est toujours un plaisir de sortir et présenter des nouveautés. Est-ce-que celle-ci vont trouver acquéreurs??? Avec impatience on attends les retours des clients qui confirmera ou infirmera nos choix.
MILAË Sweet’s
Une nouvelle énergie de travail va commencer ! C’était chouette de rencontrer un nouveau lieu MILAË Sweet’s qui accueillera mes carnets (une boutique située à quelques kilomètre de chez moi)🤩… J’aime ce principe de boutique car il n’y a pas de permanence à faire et, surtout, je connais la personne qui est à la tête de cette nouvelle boutique. Je sais qu’il s’agit de quelqu’un qui s’intéresse vraiment à mes créations et à ma démarche créative. Caroline a décidé d’ouvrir sa boutique pour défendre le travail de l’art et de l’artisanat. Elle même est artisane et confectionne des broderies contemporaines en points compté.Elle exposera des œuvres et d’objets uniques (luminaire, bijoux, tableaux, accessoires textiles, aquarelles, photographies…).
Regards de Créateurs
Cela dit en passant, Je n’ai toujours pas rencontré l’équipe de Regards de créateurs😥. Dans le groupe privé, servant pour la gestion et l’organisation de la boutique, je viens de me faire remonter les bretelles car je voulais trop m’impliquer… En gros, on ne bouscule pas l’ordre établi… Oh mais pardon… ça fait juste long pour moi de ne pas savoir à qui j’ai à faire. Entre tout ce qui me revient en mémoire de ce que j’ai entendu sur les uns et les autres lors de mon installation… J’aimerais pourtant vraiment me faire une idée par moi-même…Et toujours pas de contrat, je commence à m’inquiéter et la moutarde commence sérieusement à me monter au nez…Permettez-moi l’expression!!! Et mieux vaut éteindre le feu pour le moment. En attendant, je vous dévoile quelques nouveautés qui seront chez Caroline.
Carnet Récup’ en hommage à mon père.
C’est une recherche autour de boites de cigares. Je les avais entassées et stockées bien précieusement chez mes parents. Je les avais même oublié. Ce n’est qu’à la mort de mon père que je les ai retrouvé. « Marielle on jette ça ? Non maman je les récupère et peut-être qu’un jour j’en ferai quelque chose » Merci papa pour ton inspiration, des années à fumer tes cigarillos. C’était ton petit plaisir du soir et je trouvais l’odeur écœurante. Aujourd’hui voici les boîtes revisitées, une super opportunités de nouveauté pour vert Garance🥰.
Pour aller plus loin
Se renseigner : MILAË Sweet’s
Découvrir le travail de caroline : sa page Facebook
Découvrir Étable sur Mer
En parlant Récup’ découvrez ou redécouvrez le carnet façon junk-journal
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Je vous parle de mes eco-prints
Vous avez-dit eco-print ?
Je réalise mes eco-prints essentiellement sur du papier ou du coton. J’ai récupéré de ma maman des draps qui ont plus de 50 ans d’âge qui sont une formidable matière première. Il m’arrive parfois de teindre sur du lin comme ici pour ce carnet (en vente à la boutique Regards de créateurs), ou si je trouve des vieux vêtements. C’est un réel défi de faire des eco-prints sur du coton. Si le tissu n’est pas mordancé, l’impression sera floue. Il faut beaucoup de préparation pour le tissu, aussi bien pour le nettoyage avant impression que pour le mordancer.
Nettoyage des tissus
Pour les tissus que j’utilise, comme ils n’ont jamais étaient utilisés, ils sont rêches. Je dois les faire tremper dans l’eau une première fois, toute une nuit. Puis je les passe en machine à 90°, avec un peu de lessive St Marc. Ils vont alors s’assouplir. Une fois secs, je coupe de morceaux pouvant être facilement utilisables pour les carnets. En général, ce sont des bandes de 40 centimètres. Ces morceaux sont beaucoup plus faciles à stocker. Ensuite ces morceaux sont soit mordancés ou soit découpés en lanières, pour faire du tissage ou des rubans pour le packaging des carnets.
Le mordançage.
C’est un nom un peu barbare quand on y pense🤔. Mais c’est une étape importante si on veut pouvoir voir une emprunte dessinée. Celui ci peut se faire avant le bain d’eco-print ou pendant la cuisson. On peut utiliser du sulfate d’aluminum, du sulfate de cuivre ou du sulfate de fer. Après une recherche, j’ai pu voir qu’il était possible également de mordancer la fibre de laine ou de soie avec des produits laitières. Je doute que sur du coton cela soit possible… ça reste à essayer. Le mordançage au cuivre est surtout utilisé dans la technique de la teinture naturelle, a essayer également sur un travail d’eco-print. J’en ai déjà un grand sourire d’avoir de la matière à expérimenter!
La préparation des plantes.
Il faut aussi préparer les plantes. Parfois les réhydrater. Connaitre la composition de ces dames car plus il y aura du tanin (même si elles en possèdent toutes) et plus tu t’assures d’un bon résultat 😊😊😊. Ce qui me passionne dans l’éco-impression, c’est la découverte du résultat. Aujourd’hui après de multiples et multiples tentatives et d’échecs, j’arrive à un niveau où mes impressions sont stables et dont le résultat s’approche de ce que je recherche et ait imaginé. Mais je sais aussi qu’il me reste beaucoup à explorer. La technique des eco-prints reste bien mystérieuse car elle ne dépend pas que de moi : la nature à également son rôle à jouer. Des fois elle nous réserve des surprises heureuses, parfois mauvaises. C’est quelque chose que j’aime beaucoup car je maîtrise pas tout le processus. La nature est bien mystérieuse.
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Différence entre artisanat, création et mon stand dans la boutique
Le fait main, l’artisanat, la création.
Je veux revenir avec vous sur les trois notions que sont le fait main, l’artisanat et la création. Pour moi, elles sont vraiment distinctes et ne répondent pas aux mêmes exigences. Mais avant cela, je voulais aussi vous parler de l’installation de mon présentoir dans la boutique Regards de créateurs. Il s’est avéré compliqué de réussir à mettre mes carnets en valeur.
Le stand.
Chez moi, toutes mes créations sont disposées dans une vitrine. Celle-ci est assez grande, en bois blanc. Mes carnets et autres créations sont tous mis à l’intérieur, et elles trouvent dans cet espace leur cohérence, soit par la taille, soit par les couleurs, soit par les types d’ouvrages. Mais en arrivant devant mon stand, de couleur sombre (noir et gris), le casse-tête a commencé. Dans ma vitrine, les carnets sont à la verticale, ici, ils sont à plat pour la plupart, et ça ne me plaît pas. J’aime qu’il y ait du volume, mais là 😕. Les présenter à plat ne convient pas à l’idée que je m’en fais.
Alors j’essaye plein de positions, j’essaye de trouver une cohérence, mais entre 20 carnets (sur ce présentoir) et plus d’une quarantaine chez moi, l’effet n’est pas du tout le même. Je suis insatisfaite du résultat. J’expérimente plein de « formules » (par taille, par couleur) pour donner un impact visuel convenable. Je me suis arrêté sur cette présentation en attendant d’avoir plus d’expérience. Il faut que je sois patiente, c’est ma première implantation de magasin. Vous en pensez quoi ? Dites-moi si vous avez des idées. Ce sera un échange avec plaisir😉.
L’artisanat, la création et le fait main, la même chose ?
C’est vrai, on pourrait croire que ces trois notions sont les mêmes, et cela me pose problème, éthiquement parlant. Et puis aussi parce que je n’arrive pas à trouver ma place entre ces trois dénominations. Pour moi, je considère mon travail comme de l’artisanat d’art, car j’utilise des savoirs, comme la reliure par exemple, qui sont rattachés à l’artisanat. Et comme je les enjolive à ma manière, j’obtiens donc de l’artisanat d’art. Mais cela ne me convient qu’à moitié🤨.
Pour moi, le fait main est une distraction. Elle ne repose pas sur une rigueur particulière. Le but est de se faire plaisir, en loisir, pour soi-même. L’artisanat, c’est pour moi beaucoup de rigueur, de savoir-faire, mais cela implique, en gros, de refaire à peu près tout le temps la même chose, ou du moins de répéter des objets sur les mêmes processus pour des résultats similaires, avec une certaine perfection.
Imparfaites.
Enfin, la création s’appuie sur une démarche intellectuelle et un savoir-faire. Mais à la différence de l’artisanat, je ne peux pas (et ne veux pas😛) reproduire sans cesse le même objet. J’ai des bases relativement solides dans plein de domaines, mais n’arrive pas à me mettre dans un moule de « perfection ».
En ce sens, mes travaux comprennent des défauts. Oh, pas de grands défauts, un novice ne les remarquera peut-être pas, mais moi je les vois, je sais qu’ils existent. Au point que des fois je ne veux pas mettre le carnet en vente. Je dois m’y forcer. Aujourd’hui, maintenant que je comprends ces trois notions, je me sens plus détendue à l’idée de mettre en vente un carnet avec un « gros »défaut. Parce que ce défaut 😍 fait partie de son charme, de son âme aussi, en quelque sorte.