• Fragements de vie,  Pratique artistique

    Être créatrice de carnets au temps du confinement

    etre creatrice

    Ça veut dire quoi être créatrice ?

     

    Tout d’abord, pendant ce confinement, je me suis demandée si j’étais bien une créatrice de carnets🤔. Je possède une technique classique de reliure donc on peut dire que je suis relieuse : je sais assembler un livre par une couture et je sais réaliser une couverture pour le protéger. Alors suis-je créatrice ??? et de carnet ??? où est le texte écrit, le bon vieux bouquin avec son histoire qui nous transporte hors de notre quotidien ??? Eh bien il n’est pas.

     

    1/Être créatrice de carnets c’est, pour moi, une notion bien plus grande :

     

    -Créateur ça suppose d’imaginer un design de carnet et d’être concepteur de celui-ci de A à Z. Réfléchir à la forme, aux matériaux et aux matières, couleurs. C’est aussi être équipé pour transformer ces éléments, c’est chercher des alternatives aux problèmes rencontrés et croire dur comme fer que tout est possible dans la conception. Cela consiste aussi à aller chercher des idées de fabrication nouvelles, mélanger certaines techniques et/ou matière pour obtenir un petit quelque chose d’unique.

     

    -Le carnet, lui, suppose une grande liberté de contenu de page. Mais ce qui me botte, ce qui est encore plus génial, c’est sa finalité. C’est le propriétaire lui-même qui raconte l’histoire qu’il veut raconter, que cela soit avec des mots (avec ou sans sens), avec du dessin (chiadé ou gribouillage) ou que cela soit pour coller des images. Le propriétaire du carnet est le seul maitre à bord, c’est lui qui a le dernier mot.

     

    -En tant que créateur ou créatrice de carnet, il va de soi que j’en possède de nombreux, de toutes les tailles, certains avec des écrits, d’autres avec des vides, des justes commencés, des pas finis, des sérieux, des pas du tout sérieux bref c’est une passion. Et évidemment, il va sans dire que j’aime écrire, dessiner, « crabouiller » toutes les idées qui me passent par la tête.

    2/ Être créatrice de carnet pendant le confinement.

     

    J’ai comme tout le monde été choquée par cette période. Il y a moins d’un an j’ai voulu essayer d’assumer mon statut de créatrice de carnets en tant que professionnelle. Malheureusement ma première expérience de boutique a été plus que difficile (vous pourrez retrouver des témoignages sur le blog). Donc, choc psychologique global qui a eu pour conséquence de mettre ma créativité en berne. Mais il se trouve que pendant ce temps de parenthèse des choses positives sont apparues. Car confinement ou pas, il faut connaître le rythme des créateurs.

     

    Tout d’abord il y a ce temps de recherche, qu’il soit actif ou passif, et ce temps peut parfois être très long. Personnellement il m’est arrivé de mettre plus d’un an pour aboutir à un projet. C’est long pour un projet d’à peine 20 cm sur 28 et d’une épaisseur de 6 cm😲.

     

    Puis il y a le temps de conception qui lui aussi peut être plus ou moins long suivant les obstacles rencontrés. Parfois il y a des temps de pause et le commencement d’un nouveau projet pour cause de commande ou d’urgence d’une idée qu’il me faut évacuer… Bref tout cela pour dire que le temps est l’un des partenaires (choisi ou imposé) du créateur.

    3/quelques créations du confinement.

     

    Pendant ce confinement, j’ai beaucoup joué, expérimenté sur l’impression écologique :

    – Avec l’ecoprint, même si le printemps n’est pas la meilleure saison du fait que le suc des feuilles est encore jeune. J’ai quand même essayé de nouvelles expériences avec des plantes comme le souci, la fleur de carotte, la feuille de marronnier. J’ai beaucoup plus expérimenté sur du tissu, ce qui m’a obligé à faire plus de recherches sur l’oxyde de fer (j’aurai occasion d’en reparler).

     

    -Sur la teinture de tissu, j’ai essentiellement travaillé l’avocat car j’aime les couleurs passées et ce résultat rose et une pure merveille. J’ai pas mal expérimenté le jaune avec le curcuma que je connais déjà bien, mais j’ai expérimenté aussi la pelure d’oignon. J’ai toujours eu un a priori avec cette matière, de peur qu’une odeur nauséabonde se répande dans la maison ou reste imprégnée sur le tissu, mais non ! Au contraire, belle surprise et rendu au top.

     

    -En création carnet, j’ai travaillé le format mini, même rikiki, le tout avec des reliures classiques. C’est fou c’est presque plus long à faire qu’un carnet « normal » ! Je me suis réellement amusée à les faire et cela m’a permis de mettre de la légèreté durant cette période étrange qui entravait mon envie de reprendre mon activité 😊.

    Aujourd’hui,

     

    j’ai plein d’envies pour mon activité. J’espère sincèrement qu’elle rencontrera son public, des personnes aimant s’exprimer à travers des pages. Et puis j’avoue aussi que créer une entreprise, c’est beaucoup de stress mais aussi beaucoup de bonheur. Un peu comme un enfant qu’on accompagne. On essaye de lui donner le meilleur et ce qui est génial c’est de grandir en même temps que lui. À très bientôt pour de nouveaux articles dans lesquels je vous parlerai de l’importance de tenir un carnet.

  • décision
    Fragements de vie

    j’intègre une boutique de créateurs

    boutique

    Grand changement dans ma vie : j’intègre une boutique de créateurs !

     

    Depuis le 9 décembre je fais partie de l’équipe de la boutique Regards de Créateurs à Dinan. C’est la première fois que je participe à une telle aventure. J’ai toujours été intimidé par les autres créateurs, notamment avec des pensées du genre : « les boutiques de créateurs, ce n’est pas pour moi, elles sont faites pour les gens de talent, avec une réelle recherche artistique, jamais je pourrais être sélectionnée par une boutique… »

    Pourquoi intégrer une boutique ?

     

    Lorsque j’ai pris la décision de devenir professionnelle et de m’immatriculer, je savais que j’allais être confronté aux autres, qu’il allait falloir assumer mon statut de Créatrice (un mot assez vilain dans une famille comme la mienne, une famille d’ouvriers, qui plus est ayant fait le choix d’adopter une petite fille noire… Sûrement pas avec la pensée qu’elle développe de l’« Art »…)

    Et c’est par hasard, en rentrant d’une formation à la Chambre des métiers, que je postule à une annonce du groupe facebook crealOuest.

    Cette formation de la CMA« Vendre et argumenter », animée par un intervenant, m’avait donné des ailes. Elle m’a aidé à porter un regard beaucoup plus respectueux sur mon travail. J’en profite pour saluer le travail remarquable qu’ils font auprès des artisans. Les formations sont de qualité et aident concrètement les entrepreneurs en leur donnant des outils leur permettant de s’insérer dans le monde professionnel avec plus de confiance. Je conseille à tous les artisans créateurs de se rapprocher des chambres des métiers pour bénéficier de ces formations si variées, qui passent par l’organisation, la gestion, le management, la vente, la communication, le marketing….Bref.

     

    Surprise !

     

    j’ai eu une réponse favorable très, très rapidement de la boutique de créateurs. Je n’ai pas encore rencontré toute l’équipe, seulement 2 créatrices. Elles étaient présentes lors de mon installation (Sandrine Hamel, céramiste qui est, je crois, la créatrice de la boutique, et Lili Froger, mosaïste, qui m’avait répondu un grand oui et que j’avais rencontré avant d’accepter le contrat).

    C’est la pleine période de Noël. Cela me paraît bizarre de vendre d’autres créateurs sans les connaître, sans connaître leur démarche créative non plus. De mon côté, j’ai posé pas mal de questions lors de mon installation, donc je m’estime capable de répondre aux éventuelles questions de la clientèle. Pour mes produits, j’ai essayé de mettre un maximum d’informations sur mes fiches tarifs : entre le papier fait main, les différents grammages, l’histoire de chaque carnet… Je me demande comment font les autres créateurs pour parler de mon travail ???

    Lien vers le FB la boutique Regards de Créateurs

  • ecoprint,  Recherches en cours

    L’eco-print une démarche engagée

    Découvrez l’eco-print

    Après la technique de la teinture à l’avocat, je vous parle de l’eco-print. La technique consiste à imprimer des végétaux sur du papier ou tissu, celui-ci devant être mordancé afin que l’impression résiste au lavage. Je me suis intéressée à cette technique en 2014. En découvrant la pionnière en la matière India Flint. Je faisais des recherches à l’époque sur la teinture avec des végétaux.

    Pour mes carnets, pas besoin de mordancer, mais juste de trouver des végétaux qui forment une belle impression.

    Différentes plantes pour teindre

    Il y a des plantes que j’affectionne plus que d’autres, de par l’odeur qu’elles peuvent dégager lors de la cuisson (soit bouillie ou à la vapeur), mais aussi de par leur dessin (motif révélé grâce au tanin de la plante). J’aime beaucoup travailler avec les roses car le rendu, feuilles ou fleurs, est toujours au rendez-vous. La rose me donne beaucoup de satisfaction et c’est une plante merveilleuse qui éveille tous mes sens. J’aime aussi travailler avec l’ érable pour ses feuilles dentelées, sans oublier l’eucalyptus avec ses feuilles allongées.

    Connaître les plantes facilite le travail de rendu et la cueillette. Certaines plantes se trouvent dans nos jardins mais certaines sont à glaner lors de promenades. Quel bonheur que d’être au grand air et de trouver de la matière première naturelle !

    Alors oui ! l’eco-print est une démarche engagée, tout comme la teinture naturelle. Cela demande patience et respect de la nature.

    Découvrez le travail de l’australienne India Flint.

    eco-print