La semaine de l’investigation
Investigation N°1
La semaine dernière, j’ai pu constater que les carnets étaient un prétexte à quelque chose. Mais quoi ? Telle a été la question qui a envahi ma tête.
J’ai pu identifier le fait qu’il y a certaines choses que je cache ou que je rejette (comme mon passé dans le spectacle, dans le cirque, tout comme ma couleur de peau qui, pour moi, est un handicap). Et pourtant cela fait partie de ma personnalité créative, de ma nature rêveuse et lente.
Tu sais cher journal, j’ai le sentiment qu’il va falloir arrêter de se cacher, qu’il va falloir oser être ce que je suis. Là où j’aurais été angoissée et où je me serais sentie en danger, c’est autre chose qui s’ouvre à moi.
Il y a comme une petite voix à l’intérieur qui dit « allez vas-y c’est là, c’est maintenant ! Sors tous les bouts de tissu, tous les bouts de laine, tous les bouts de je sais pas quoi qui sont dans ton atelier et puis vois ce que tu as envie de créer avec. Si ce n’est pas un carnet, c’est pas grave. »
Investigation 2 :
Il y a obligatoirement quelque chose d’autre, obligatoirement.
Cher journal, aujourd’hui je me réveille et je pense à ce que je suis, à mon passé, à ce que je suis devenue, à ce que j’ai traversé dans la vie. Je pense aussi à ce que j’aimerais faire demain, après-demain, ou dans 10 ans. Je me dis que c’est impossible, que je ne peux pas faire autre chose de ma vie que de l’art ? Que rester toute ma vie vendeuse au magasin nouvelle couture ce n’est pas possible ! C’est pas une vie, pas celle que j’imagine en tout cas. Je rêve de léguer quelque chose à mes enfants et je rêve de pouvoir travailler avec des gens dans l’économie sociale et solidaire. Je rêve de continuer à travailler dans le beau parce que faire de ses mains des choses ou créer des objets, inspirées de la nature, de la vie qui nous entoure, c’est être en contact avec l’art, c’est travailler avec le “Beau”. Bref, c’ est un mode de vie que je veux assumer. C’est alors que la question (existentielle ) arrive : “pour faire quoi ?” “Marielle ne tourne pas autour du pot, on dirait un chien qui court après sa queue!” ça, ça m’a toujours fait beaucoup rire, ils deviennent comme fous à tourner en rond…
Investigation n°3
Tu sais cher journal à ce moment-là connaissant mon indécision légendaire, unie avec ma lenteur, je me suis dit que la réponse n’était pas prête à venir. Puis je me suis souvenue de ce que m’avait posé comme questions mon formateur :
-si les carnets sont un prétexte, qu’est-ce que tu aimes là-dedans ? Les matières.
-C’est quoi les matières ? Le tissu, la laine, non les fibres textiles et papiers, le fil, la trame…
-Pourquoi ? Je ne sais pas, sûrement à cause de ma maman, de mon parcours de danseuse, puis de circassienne….
Et bizarrement 3 mots me sont venus : métissage, spectaculaire, intime.
Je me suis alors souvenue les différents types d’artisans qu’il avait présenté :
-l’artisan et le savoir-faire,
-l’artisan créateur,
et enfin
-l’artisan qui maîtrise plusieurs savoirs-faire,
et le mot chambre m’est venu. Pourquoi ? Je ne sais pas…
Dans ma maison, il y a une pièce vide inoccupée, peut-être que la réponse y est…
À la semaine prochaine cher journal je file pousser cette porte pour voir si il n’y aurait pas….