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Différence entre artisanat, création et mon stand dans la boutique
Le fait main, l’artisanat, la création.
Je veux revenir avec vous sur les trois notions que sont le fait main, l’artisanat et la création. Pour moi, elles sont vraiment distinctes et ne répondent pas aux mêmes exigences. Mais avant cela, je voulais aussi vous parler de l’installation de mon présentoir dans la boutique Regards de créateurs. Il s’est avéré compliqué de réussir à mettre mes carnets en valeur.
Le stand.
Chez moi, toutes mes créations sont disposées dans une vitrine. Celle-ci est assez grande, en bois blanc. Mes carnets et autres créations sont tous mis à l’intérieur, et elles trouvent dans cet espace leur cohérence, soit par la taille, soit par les couleurs, soit par les types d’ouvrages. Mais en arrivant devant mon stand, de couleur sombre (noir et gris), le casse-tête a commencé. Dans ma vitrine, les carnets sont à la verticale, ici, ils sont à plat pour la plupart, et ça ne me plaît pas. J’aime qu’il y ait du volume, mais là 😕. Les présenter à plat ne convient pas à l’idée que je m’en fais.
Alors j’essaye plein de positions, j’essaye de trouver une cohérence, mais entre 20 carnets (sur ce présentoir) et plus d’une quarantaine chez moi, l’effet n’est pas du tout le même. Je suis insatisfaite du résultat. J’expérimente plein de « formules » (par taille, par couleur) pour donner un impact visuel convenable. Je me suis arrêté sur cette présentation en attendant d’avoir plus d’expérience. Il faut que je sois patiente, c’est ma première implantation de magasin. Vous en pensez quoi ? Dites-moi si vous avez des idées. Ce sera un échange avec plaisir😉.
L’artisanat, la création et le fait main, la même chose ?
C’est vrai, on pourrait croire que ces trois notions sont les mêmes, et cela me pose problème, éthiquement parlant. Et puis aussi parce que je n’arrive pas à trouver ma place entre ces trois dénominations. Pour moi, je considère mon travail comme de l’artisanat d’art, car j’utilise des savoirs, comme la reliure par exemple, qui sont rattachés à l’artisanat. Et comme je les enjolive à ma manière, j’obtiens donc de l’artisanat d’art. Mais cela ne me convient qu’à moitié🤨.
Pour moi, le fait main est une distraction. Elle ne repose pas sur une rigueur particulière. Le but est de se faire plaisir, en loisir, pour soi-même. L’artisanat, c’est pour moi beaucoup de rigueur, de savoir-faire, mais cela implique, en gros, de refaire à peu près tout le temps la même chose, ou du moins de répéter des objets sur les mêmes processus pour des résultats similaires, avec une certaine perfection.
Imparfaites.
Enfin, la création s’appuie sur une démarche intellectuelle et un savoir-faire. Mais à la différence de l’artisanat, je ne peux pas (et ne veux pas😛) reproduire sans cesse le même objet. J’ai des bases relativement solides dans plein de domaines, mais n’arrive pas à me mettre dans un moule de « perfection ».
En ce sens, mes travaux comprennent des défauts. Oh, pas de grands défauts, un novice ne les remarquera peut-être pas, mais moi je les vois, je sais qu’ils existent. Au point que des fois je ne veux pas mettre le carnet en vente. Je dois m’y forcer. Aujourd’hui, maintenant que je comprends ces trois notions, je me sens plus détendue à l’idée de mettre en vente un carnet avec un « gros »défaut. Parce que ce défaut 😍 fait partie de son charme, de son âme aussi, en quelque sorte.
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Fragment de ma personnalité : amoureuse du livre
Amoureuse de l’objet livre.
Suis-je une grande lectrice ? Si je me compare à mon mari (chroniqueur musical et littéraire, qui peut écouter une dizaine de disques par jour, qui peut lire un livre en une journée), je ne peux pas me considérer comme telle. Mais le livre, en tant qu’objet, j’aime le toucher, le sentir, le regarder, l’écouter ! Lorsque que je suis en présence d’un livre, tous mes sens sont en éveil.
De l’objet livre, j’aime sa constitution. J’aime le décortiquer, comprendre comment il est fabriqué. J’aime qu’il soit constitué de cahiers, et non qu’il soit, comme pour la majorité des livres que l’on trouve aujourd’hui,dans le commerce : collé feuille à feuille. De la même façon, il n’existe plus de page de garde, comme dans les vieux ouvrages, à la reliure « classique », source de fiabilité, de solidité. Aujourd’hui, les livres sont fragiles, les pages se décollent dès la première lecture, le livre perd de sa superbe pour devenir un objet de consommation!
Une fois consommé, jeté aux oubliettes, au fin fond d’une bibliothèque…
Dans un futur proche, j’envisage de me diriger vers un CAP reliure. Je connais déjà certaines techniques, mais je n’ai pas de diplôme. La vision que j’ai des livres est la même que celle que je peux avoir pour mes carnets d’écriture, à savoir que chaque ouvrage doit pouvoir durer dans le temps, qu’il doit pouvoir vous accompagner partout sans craindre la bataille du sac à main ou d’une poche intérieure de blouson. Cette exigence implique pour moi que tous mes carnet soient cousus.
Acheter un carnet de qualité pour écrire plutôt que d’acheter un carnet dans les grandes surfaces est également pour moi d’importance. Les écrits sont précieux, pourquoi ce qui les renferme devrait être tristement banal, voire médiocre dans sa fabrication? La valeur d’un carnet n’est rien en comparaison de ce qu’il peut renfermer d’intime.Devoir enfermer ses secrets, ses pensés dans un carnet du commerce, sans âme, construit sans éthique environnementale, est pour moi une sorte de sacrilège.
Aujourd’hui, nous écrivons de moins en moins sur du papier, c’est aussi une des raisons pour laquelle j’ai envie de défendre le carnet, celui qui dure dans le temps. La valeur écriture est pour moi précieuse, et immortaliser des souvenirs, des idées, des pensés, des dessins ou même des photos, n’a pour moi pas de prix.
Comme dit le proverbe les paroles s’envolent mais les mots restent.
Si le cœur vous en dit, découvrez ICI un de mes carnets
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