• Fragements de vie,  Non classé

    L’exposition au Mar’Mousse (plérin, 22)

    J’ai demandé à Moon de faire un bilan de l’exposition que j’ai tenu au Mar’Mousse pendant 3 mois. C’est de son œil extérieur que qu’il rédige cet article, avec distanciation et recul. Pour info avec Moon on a eu un blog commun il y a quelques années que j’ai adoré tenir avec lui. Il s’occupait de la partie mots littéraires et je m’occupais des défis graphiques et créatifs. Le blog s’appelait : des mots et des couleurs. Puis il a fait cavalier seul sur son webzine Litzic.

    Les lieux

    Le hasard des calendriers est parfois source de belles expériences. C’est ainsi que Marielle a pu exposer ses œuvres au Mar’mousse, cave et bar à bières situé au port du légué, port séparant Saint-Brieuc et Plérin (il se trouve côté Plérin pour l’anecdote). Ce bar, installé en lieu et place d’entrepôts où étaient stockés, il y a encore une dizaine d’années, des plaques de placoplâtre, est un mélange de pierre et de bois, ainsi qu’un lieu fréquenté par une clientèle dynamique et adepte des bonnes bières artisanales.

    Tous les trois mois le lieu organise une exposition et, à la faveur d’un désistement de dernière minute, Marielle a pu y déposer ses œuvres. Malgré une installation difficile, le résultat s’avère saisissant, notamment lorsque les tableaux textiles habillent les murs de pierre. Ils les réchauffent instantanément et ajoutent un côté cocon indéniable. Y étaient visibles, à cette exposition, des tableaux textiles mais également des work in progress, des pistes de travail, des balbutiements, des réflexions.

    Accrochés, tant bien que mal, sur un mur noir, c’est la lumière qui émane de ces essais qui frappe l’oeil du néophyte. Qu’il soit venu pour boire un verre ou qu’il se soit déplacé pour l’occasion, des éléments l’intriguent instantanément, comme ces bribes de phrases, ces impressions poétiques, ces matières duveteuses, chaleureuses. Mais les textures étonnent tout autant, l’envie de toucher est palpable et certains ne se privent pas de découvrir, de la pulpe des doigts, les matières en présence. Les avis sont unanimes, tous apprécient l’originalité du travail, le regard de l’artiste, les assemblages de couleurs et de formes. Bien que l’endroit ne soit pas spécialement dédié à l’art, celui de Marielle aimante les regards, déclenche leur salve d’émotions. Difficile de rester insensible à son travail, il invite à tant de rêveries que tout de suite nous sommes happés par lui.

    Le vernissage

    Lors du vernissage, les louanges ont fleuri de partout. En plus de ses œuvres textiles, des carnets tissus étaient visibles et l’univers proposé par Marielle a énormément ému quelques personnes. Certains saluaient le côté viscéral des toiles, d’autres sa douceur. Chacun y allait de son ressenti, lequel, façonné par une histoire lui étant propre, n’a pu qu’exprimer une part de vérité. L’expérience en tout cas s’est avérée positive, l’affluence étant au rendez-vous, même si génératrice de stress (celui de vouloir bien faire les choses étant extrêmement présent) et de fatigue (être sollicité de la sorte n’est pas si fréquent).

    Alors que l’exposition se termine, une autre est déjà en préparation. Celle-ci est le fruit d’une visite au Mar’Mousse, et d’un coup de cœur pour le travail exposé. Ainsi, Marielle se rendra prochainement dans le Loiret, dans un endroit magnifique pour vous faire découvrir son travail et ses nouvelles évolutions.

    Texte rédigé par Moon.

    Retrouver Marielle sur son instagram

    Quelques ressources antérieurs qui annoncées l’expo :

    une interview radio à Radio Activ et un article de presse : bonne écoute et lecture

  • art textile
    création entreprise,  Fragements de vie

    Mon histoire avec la fibre textile

    Fibre textile : Laine, dentelle, galon et bout de tissu.

    J’ai toujours été entouré de fibres textiles, et ce depuis mon enfance. Ma mère adoptive avait un élevage de lapin angora. Elle filait et tricotait sa laine elle même. Elle nous confectionnait nos vêtements. Autant dire que les travaux d’aiguille n’avaient aucun secret pour elle. Plus tard, lorsque je me suis orientée professionnellement vers le spectacle vivant ( la danse puis le cirque), les matières textiles m’entouraient toujours. À chaque nouveau spectacle il y avait une création de personnage, et qui dit nouveau personnage dit nouveaux costumes (souvent confectionnés dans des matières fluides pour rendre le mouvement aisé. Pour personnaliser ces costumes, chacun faisait de la récupération de bouton, galons, dentelles…).  Enfin, le textile m’accompagnait également dans l’aménagement de mon petit lieu de vie, à savoir ma caravane.

    Ma passion et mon besoin de manipuler des matières textiles est viscérale. Le contact avec le textile est primordial car ça remplit mon être, me rassure, me console, et surtout m’inspire.

    L’expérience professionnelle loin de la fibre textile

    Après le spectacle, puis après ma formation d’art-thérapie (n’ayant pas débouché sur une carrière en institution) j’ai alors fait une tentative professionnelle dans la reliure qui a été peu fructueuse. C’est alors qu’une une petite descente aux enfers a pris place, en partie à cause du Covid…. Mais une visite éclaire de ma mère m’annonçant qu’elle me lègue :

    • son rouet pour filet la laine,
    • son métier à tisser,
    • sa machine à coudre,
    • ses restes de laines à foison et surtout ses kilogrammes de vieux drap d’antan en lin et coton à fait naître une évidence.

    Je ne veux pas que toute cette matière disparaisse en décheterie!

    Ma décision est prise : mettre le textile au cœur de mon activité.

    Grâce à l’art textile je vais la transformer ! Le déclic final, celui du :

    • « je n’ai pas le choix,
    • il faut y aller,
    • je veux contribuer au monde,
    • je veux que mes enfants puissent grandir dans un monde plus vertueux,
    • j’accepte cette mission,
    • je fais la promesse de faire du mieux que je peux » est apparu en voyant le reportage d‘Hugo Clément.
    patchwork

    L’upcycling, le zéro déchet ou la seconde chance ?

    Aujourd’hui c’est un engagement que je prends. Je veux créer avec des matières textiles récupérées qui seront transformées selon mes besoins. Des tissus plus souvent en coton ou en lin, qui pourront être ennoblies par mes soins, c’est-à-dire teintés, imprimés. Tous ces morceaux de tissu seront, assemblés, cousus et pourquoi pas brodés. Si le mouvement contre la fast fashion emploie le mot d’upcylé, d’autres disent qu’il s’agit de Zéro déchet. Pour moi, je redonne une chance à l’existant et je raconte une nouvelle histoire.

    De la couverture à l’art mural au sein d’un studio de design.

    Et pour être sure qu’un maximum de tissu soit transformé, j’ai décidé de faire de la couverture, de l’art mural qui, lui, me permet de mélanger des techniques ancestrales et de techniques contemporaines. Pour être encore davantage sûre d’aller au bout de mon envie, j’ai décidé d’investir dans une machine professionnelle. Elle s’appelle longArm et elle va me permettre de matelasser les surfaces que je vais créer.

    Le studio de design textile Vert Garance est bel et bien en train de naître.

    teinture végétale genade
  • teinture ortie
    Fragements de vie,  Teinture végétale

    La teinture à l’ortie

    La teinture végétale à l’ortie.

    Pour cette nouvelle expérience de teinture naturelle, C’est par une matinée pluvieuse que je suis allée ramasser des orties avec mes loulous qui sont d’excellents assistants. J’aime ces moments en famille où je travaille et où je peux les sensibiliser aux plantes.

    Je n’ai ramassé que la tête avec mon ciseau en veillant à regarder sous les feuilles s’il n’y avait pas de maladie ou des œufs d’insecte. Loin de moi l’idée de déloger ces petites bêtes si importantes pour la biodiversité.

    Utiliser le végétal pour l’art-textile.

    De retour à la maison, j’ai utilisé mon pot d’aluminium, j’ai pesé mes orties pour avoir une référence. Dans la teinture je ne suis pas une puriste de la précision car je pars du principe que toutes mes teintures sont destinées à de l’art textile, et non a être reproduite à l’identique. C’est une teinture qui capte l’instant présent.

    Le tissu que j’ai utilisé était du coton mordancé au lait de soja. Je souligne en passant que j’aime de plus en plus cette méthode de mordançage… Quand je serai plus sure des résultats j’en ferai un post. En attendant revenons à nos orties.

    Le secret de la teinture à l’ortie.

    Le secret dans cette teinture c’est de chauffer longtemps la préparation sans jamais faire bouillir les plantes (sinon la couleur serait « brûlée »). Attention : l’eau doit juste recouvrir les feuilles, ne surtout pas trop en mettre. Quand le moment de tremper les tissus sera venu, nous pourrons rajouter de l’eau au bain… Il faut nous rappeler qu’à ce stade, on essaie de récupérer la substantifique moelle pour une couleur la plus pure.

    Après cette première cuisson, on laissera refroidir tranquillement puis on pourra chauffer la préparation une deuxième fois. Ensuite arrivera le temps de la transformation et de l’oxydation de la teinture.

    C’est bien d’attendre 2 jours pour avoir une jolie teinte vert-de-gris, une couleur tendre et délicate.

    Enfin nous allons rallonger le bain, réchauffer la teinture, et plonger notre tissu sans oublier de le brasser afin d’avoir une couleurs de teinture la plus uniforme possible. Comme d’habitude il faut faire sécher le tissu à l’abri du soleil.

    La teinture à l’ortie est-elle solide?

    Point de vue de la Solidité, je ne suis encore qu’à l’étape du test. Il faut que je lave plusieurs fois le tissu et le fasse sécher pour voir si la couleur est résistante… Après il est toujours possible de reteindre par la suite le tissu.

    Personnellement, j’aime les couleurs avec un aspect délavé, alors ça me va et je suis sûre qu’avec la couleur rose de l’avocat le combo fera fureur. A essayer.

  • couverture junk journal
    carnets de création

    Les pièges à éviter et conseils pour la technique du Junk-journal

    Éviter les pièges du junk journal et autres conseils

    Le Junk-journal, traduit littéralement par « journal poubelle » est une discipline artistique apparue aux États-Unis. Pour en lire davantage sur cette technique je vous renvoie à l’article précédemment écrit il y a quelques mois : Qu’est-ce qu’un Junk journal

    Qui dit « poubelle » dit travail avec des matériaux de récupération. Oui ! Mais ce n’est pas une raison d’y mettre tout et n’importe quoi qui aurait pour résultat un rendu trop surchargé !

    Je défends corps et âme le fait de fabriquer des objets à la main. Par conséquent, cela implique que chaque œuvre que nous créons est là pour durer dans le temps. Elle devient le témoignage d’un moment donné. Je défends très fortement le fait d’incorporer des matières récupérées, des matières qui ont déjà une histoire passée, et de m’amuser avec pour créer,modifier, revisiter celle-ci afin de créer un équilibre entre l’ancien et le nouveau.

     

    Ce qui fera la différence :

    Mes 5 incontournables où je ne lésinerai pas sur la qualité

     

    1. -Les papiers et pages de livres illustrés,
    2. -Les cartons de couverture,
    3. -La colle papier et textile,
    4. -Le fil de reliure,
    5. -L’aiguille (si j’utilise la machine à coudre).

     

    Les 5 points qui font pour moi le petit plus dans une création :

     

    1. -Avoir les bons gestes de teinture, que cela soit en teinture naturelle ou teinture du commerce, sur papier ou tissu.
    2. -Utiliser le bon grammage de papier suivant le résultat voulu (couture, broderie, ou teinture).
    3. -Connaître les différentes fibres textiles pour les coudre, broder, transformer.
    4. -Utiliser les bonnes encres, que cela soit pour l’impression imprimante ou tampon.
    5. -Avoir conscience des couleurs utilisées

     

    Mes bons plans récup’ :

     

    Pour les papiers, les solderies sont parfois des cavernes d’Ali Baba. On y trouve régulièrement, si vous prenez la peine de chercher un peu, des ramettes A3, A4, certaines fois des papiers imprimés scrapbooking ou non, mais également toutes sortes de carnets qu’on peut débrocher (terme en reliure signifiant découdre un livre) pour les recomposer et agencer comme on le souhaite dans un junk (carnets lignés ou non, carnets à point, carnets illustrés, cahiers d’écolier, chemise…).

    Pour les tissus, ma préférence va à la récupération de vêtements dont les motifs souvent petits sont appropriés aux dimensions de carnets. On peut y récupérer, boutons et dentelle.

    Pour les cuirs, il existe des magasins qui vendent au poids des chutes de cuir très bon marché et très qualitative, dont l’avantage est de posséder là aussi des dimensions idéales. Mon adresse préférée est en Dordogne, j’y passe une fois par an lorsque je visite ma maman (l’usine Jarverlac)

    Donner du sens et de la valeur à la création voilà l’importance, la vigilance que l’on doit avoir lorsque qu’on se met à l’ouvrage. Et pour vous, quels sont vos incontournables quand vous créez ?

    Vous trouverez des ressources sur le junk-journal sur ma chaîne youtube : Marielle béguinel

    Sinon venez me faire un coucou sur mon Instagram : Vert garance

    piéges junk journal